Test ASUSTOR AS1102TL : un NAS premier prix pour sauvegarder ou partager ses données sans se ruiner

Quelques semaines après la sortie de l'AS1102T, ASUSTOR commercialise déjà une variation de ce NAS « petit budget ». Cette variation dite « Lite » vise à rendre le produit encore un petit peu plus accessible. Sans doute l'un des NAS deux baies les moins onéreux actuellement sur le marché. Une bonne affaire ?

Un NAS compact aux finitions agréables

En toute fin d'année dernière, TerraMaster lançait un modèle de NAS, le F2-212 avant tout conçu pour réduire au maximum le prix d'entrée. Aujourd'hui, ASUSTOR s'aligne sur son concurrent avec ce DriveStore 2 Lite, également connu sous la référence AS1102TL. Esthétiquement, et c'est bien sûr une question de goût, le modèle d'ASUSTOR paraît plus abouti, mais a contrario, il faut faire avec un système de montage plus basique. Nous y reviendrons.

Non, sur la droite, ce n'est pas le bouton de mise sous tension © Nerces pour Clubic

Entièrement noir, l'AS1102TL arbore une façade légèrement « dessinée », mais de manière très sobre. Sur cette même face avant, on découvre quatre petites LED très discrètes pour la mise sous tension, le statut, le réseau et l'activité disque. Aucun bouton n'est ici présent, pas même pour allumer le NAS, et en dehors des LED, on repère simplement un port USB Type-A en 3.2 Gen 1 (5 Gbps) ainsi que l'inévitable logo ASUSTOR, signature du fabricant.

Nous n'avons rien à dire sur les parois latérales du NAS, et c'est en le retournant que les éléments les plus utiles se découvrent. Limitation des coûts oblige, la connectique est réduite, avec un seul port RJ45 (1 GbE qui plus est), un seul port USB-A 2.0 et… c'est tout. Non, on retrouve aussi le verrouillage Kensington, la prise d'alimentation, la grille du ventilateur de 70 millimètres et le bouton de mise sous tension. Étrangement, ASUSTOR a décidé de le placer à l'arrière du NAS.

L'avant du NAS est dépouillé… L'arrière l'est presque autant ! © Nerces pour Clubic

Nous l'avons dit, ASUSTOR n'a pas opté pour des berceaux, et les unités de stockage se fixent en ouvrant complètement le NAS. Deux vis sont à retirer à l'arrière avant de faire coulisser un panneau. Sans berceau, il est moins facile d'installer les unités, notamment les 2,5 pouces, et surtout, il n'est pas possible de les retirer à chaud. Dommage. Notons aussi qu'aucun emplacement pour SSD au format M.2 n'a été prévu. C'est un deux baies, et puis c'est tout.

Enfin, sur le strict plan matériel, ASUSTOR est allé à l'économie. La mémoire vive est limitée à 1 Go de DDR4 sans possibilité d'extension, et si le processeur est doté de 4 cœurs cadencés au maximum à 1,7 GHz, ce n'est qu'un Realtek 1619B… comme sur le TerraMaster F2-212, d'ailleurs. Il sera suffisant pour de petites tâches domestiques du quotidien, mais il ne faudra pas se montrer très ambitieux. De toute façon, le 1 Go de RAM est limitant.

Fonctionnalités et interface logicielle

L'installation d'une ou de deux unités de stockage effectuée, les branchements réalisés, il est possible d'allumer le NAS (à l'arrière, donc) pour passer à la mise en place logicielle. Là, nous ne rencontrons aucun problème de reconnaissance sur le réseau, que l'on passe par le Control Center ou par l'application AI Master sur smartphone. Détecté, le NAS propose une installation simplifiée pour aller à l'essentiel, mais peut aussi nous laisser les coudées franches.

Bien sûr, l'un des principaux choix concerne le mode d'utilisation des unités de stockage, encore qu'avec « seulement » deux baies, les possibilités sont limitées : RAID 0 ou RAID 1, Single et JBOD. La procédure en elle-même n'est pas bien longue, mais en fonction du mode RAID retenu, il faut patienter pour que la synchronisation se fasse. Cela donne un avant-goût des limites du processeur de Realtek. La procédure achevée, on arrive sur le bureau de l'ASUSTOR Data Master, plus connu sous le sigle ADM.

L'interface de préparation du logiciel et le guide d'utilisation © Nerces pour Clubic

Il s'agit du logiciel maison d'ASUSTOR pour la gestion de tous ses NAS. Un logiciel clairement inspiré du DSM de Synology, et c'est plutôt une bonne chose. De tous les fabricants de NAS, ASUSTOR est sans doute celui qui parvient à reproduire au mieux l'équilibre entre simplicité et fonctionnalités de Synology. QNAP est le plus complet, mais un peu délicat à prendre en main, tandis que TerraMaster est un peu plus limité du côté des fonctionnalités.

Propre, l'interface ADM ressemble beaucoup au DSM de Synology © Nerces pour Clubic

Pour ainsi dire, tous les outils que les habitués des NAS QNAP et Synology connaissent sont ici présents, depuis la surveillance vidéo jusqu'au travail collaboratif, en passant par la gestion des données dans le cloud, la synchronisation, la sauvegarde ou la virtualisation. Attention, ce dernier point est théoriquement possible, et par exemple, un module Docker est disponible, mais les ressources système de l'AS1102TL sont très limitées et rendront vite un tel usage compliqué.

Tous les outils « clés » sont évidemment au menu © Nerces pour Clubic

Même l'application Photo Gallery 3 et ses outils d'intelligence artificielle pour catégoriser les photos sont un peu à l'étroit. La génération des miniatures va bien occuper la bête ! ASUSTOR propose aussi les modules SoundsGood et LooksGood pour gérer les bibliothèques audio et vidéo. De manière assez bien vue, la firme propose lors de la mise en place de choisir des packages afin d'installer en une seule fois les applications « les plus utiles » à un usage domestique, de design professionnel ou d'affaires.

Bien sûr, il reste possible d'accéder à l'App Central pour retrouver une longue liste d'applications supplémentaires, certaines mises au point par ASUSTOR et d'autres par des partenaires, mais n'oublions pas les efforts déployés par la marque afin que le NAS soit parfaitement exploitable avec son smartphone. Ainsi, en plus d'AI Master pour gérer le périphérique en lui-même, on peut compter sur plusieurs modules à installer séparément en fonction de nos besoins.

Pas moins de 5 applications smartphone pour tout gérer © Nerces pour Clubic

Bien sûr, des modules comme AiFoto 3, AiMusic et AiVideos sont là pour faire le pendant des outils mentionnés précédemment. Ils autorisent un accès rapide et sans difficulté à toutes les données stockées sur le NAS et sont complétés par un outil plus général, AiData, lequel permet d'explorer la pile RAID de l'AS1102TL, mais aussi de réaliser des opérations de synchronisation très simplement. De plus, un gestionnaire de téléchargement est intégré.

Échauffement, nuisances sonores et performances

Modèle d'entrée de gamme, le NAS AS1102TL n'a logiquement pas nécessité de remise à niveau de notre protocole de test. Nous avons conservé les deux SSD SATA Samsung 870 EVO de 1 To, utilisés parallèlement à deux disques durs Toshiba MG09 de 18 To. Côté réseau, le NAS a été connecté à notre switch QSW-IM1200-8C 10 GbE signé QNAP.

Toshiba MG09 (stockage) et Samsung 870 EVO (performances) © Toshiba/Samsung

Sans surprise, la connectique 1 GbE mise en place par ASUSTOR est saturée sur nos tests de débits conduits avec CrystalDiskMark. Le processeur Realtek n'est pas un monstre, mais nous atteignons la limite de l'unique RJ45 en séquentiel : 118 Mo/s en lecture comme en écriture. En aléatoire, c'est une autre histoire, et l'AS1102TL est moins à la fête, bien que les performances soient identiques à celles du TerraMaster F2-212 : 12 Mo/s en lecture, à peine 9 Mo/s en écriture.

Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichiers de 1 Go, RAID 1, 1 GbE © Nerces pour Clubic

Notre seconde mesure sur CrystalDiskMark est l'occasion de passer sur les fichiers tests de 64 Go, mais elle n'entraîne pas de bouleversement. En séquentiel, la limite de l'interface réseau RJ45 est là encore atteinte, en lecture comme en écriture, tandis qu'en aléatoire, nous retrouvons les mêmes difficultés, lesquelles ne sont pas liées aux SSD Samsung, mais bien à la puissance de traitement du processeur Realtek.

Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichiers de 64 Go, RAID 5, 1 GbE © Nerces pour Clubic

À l'usage « au quotidien », cette faiblesse du processeur Realtek se ressent dès lors que l'on cherche à exploiter des fonctionnalités un peu avancées comme la virtualisation. Il ne faut pas non plus espérer un traitement rapide de la moindre requête, mais en réalité, c'est davantage la quantité de RAM qui se montre bloquante : 1 Go, ça n'autorise pas de multiples sollicitations simultanées.

Débits en lecture et en écriture sous Windows 11 en RAID 1, 1 GbE © Nerces pour Clubic

Nous complétons ce paragraphe utilisateur par des mesures qui dépassent le cadre du benchmark. Nous faisons la copie d'une vaste archive (près de 100 Go) en passant par l'Explorateur de fichiers de Windows, en SMB. Il n'est pas question de petits fichiers, et le NAS se comporte bien. Avec 113 Mo/s en lecture depuis l'AS1102TL et 110 Mo/s en écriture vers le NAS, nous sommes à la limite du contrôleur 1 GbE.

Comme toujours, avant de conclure, nous faisons un point sur les mesures de température, de nuisances sonores et de consommation électrique. Là, l'AS1102TL profite de sa position de « petite » unité, et le processeur Realtek 1619B est particulièrement économe.

À aucun moment la chauffe n'a posé le moindre problème, et il était difficile de pousser la ventilation dans ses retranchements. De fait, le NAS ne fait que très peu de bruit, même si l'on ne peut pas parler de silence absolu, et il n'y a pas non plus à critiquer la consommation, un modèle du genre.

ASUSTOR Drivestor 2 Lite AS1102TL : l'avis de Clubic