Test QNAP TS-216G : contrôleur 2,5 GbE pour ce NAS 2 baies idéal pour la maison

Souvent perçus comme trop limités pour un usage professionnel, les NAS deux baies sont d’abord et avant tout conçus pour la maison. En ce sens, le TS-216G semble devoir être un bon candidat entre modernité de son contrôleur réseau 2,5 GbE et sobriété de son processeur ARM. Un NAS qui représente tout de même un investissement alors autant ne pas se tromper.

Design et ergonomie

Le TS-216G s’impose d’abord comme un produit QNAP « classique ». Les habitués reconnaîtront immanquablement le style de la firme concurrente de Synology. Un style qui mélange le côté un peu brut de décoffrage d’un produit professionnel à quelques petites touches davantage pensées pour la famille comme ce coloris blanc, assez rare dans le monde du NAS ou cette bande latérale grise.

Un port USB 3.2 sur l'avant, deux ports RJ45 dont un 2,5 GbE sur l'arrière © QNAP

NAS deux baies oblige, le TS-216G est relativement compact. Si on est loin des modèles 100 % flash comme le TBS-h574TX que nous testions il y a peu, le parallélépipède repose sur une base de seulement 165 x 102 millimètres pour une profondeur de 220,6 mm. De plus, le poids reste modeste puisque, sans les disques durs, il s’affiche à 1,45 kilogramme. Une compacité que l’on doit tempérer par la présence d’une brique d’alimentation externe (48 watts seulement), comme toujours sur ce genre de produit.

En façade, le TS-216G se distingue donc d’abord par la présence de cette bande latérale grise qui regroupe les LED de fonctionnement. De haut en bas, on retrouve celle de mise sous tension et celles d’activité du réseau, de l’USB, du premier disque et, bien sûr, du second disque. Il est d’ailleurs à noter que ces deux disques ont le bon goût de prendre place sur des berceaux individuels. Bien sûr, ils ne sont pas verrouillables, mais l’attention reste appréciable.

La brique d'alimentation externe et ses 48 watts de puissance © Nerces pour Clubic

Notons la présence en face avant d’un port USB-A 3.2 Gen 1 (5 Gbps) surmonté de deux boutons : le premier n’est là que pour allumer le NAS quand le second est la copie instantanée propre à QNAP. Toujours pratique. Pas grand-chose à dire sur les côtés du NAS, mais en le retournant, on repère le reste de la connectique depuis les deux ports RJ45 (1x 1 GbE et 1x 2,5 GbE) jusqu’au connecteur DC d’alimentation en passant par les deux USB2 Type-A. Une imposante grille protège du ventilateur de 70 mm et un verrouillage Kensington complète les choses.

Fonctionnalités et interface logicielle

L’orientation familiale du TS-216G en fait un NAS très simple à mettre en œuvre, les deux berceaux simplifient beaucoup plus l’installation, peu importe que l’on opte pour des disques durs ou des SSD, des modèles 3,5 pouces ou 2,5 pouces, il ne faut guère plus de quelques secondes pour que tout soit en place. Nous n’épiloguerons pas sur la question du matériel, car QNAP a fait simple : un CPU 4 cœurs ARM Cortex-A55 est de mise, épaulé par 4 Go de mémoire vive non-extensible. Notez qu’aucun emplacement M.2 n’est de la partie.

Comme toujours avec QNAP – mais aussi avec ses principales concurrentes – l’installation s’achève par la mise en place logicielle qui passe, c’est le plus pratique, par l’application Qfinder Pro. Là, rien à redire, le NAS est identifié, la procédure d’installation du QNAP Operating System peut débuter, le tout dans un français impeccable.

L’installation logicielle est simplissime, mais comme souvent chez QNAP, on fait face à un trop-plein d’options pour l’utilisateur lambda. C’est particulièrement vrai pour la mise en place de l’espace de stockage : pool de stockage, volume thick/thin, Qtier, surprovisionnement, espace snapshot garanti, différents niveaux de RAID… ça fait beaucoup !

La gestion de la pile RAID est complexe pour un usage domestique © Nerces pour Clubic

Heureusement, en suivant les options par défaut, on parvient malgré tout à nos fins et il est d’ailleurs intéressant de noter que la finalisation de la configuration ne prend ensuite guère plus de quelques minutes. On se retrouve alors avec l’interface QTS qui ressemble à celle de ses concurrentes avec ce qu’il faut d’icônes pour identifier aisément les différents modules. À l’heure où nous écrivons ces lignes, QNAP complète les quelques modules préinstallés d’un total de 76 applications disponibles depuis l’AppCenter de la société. Difficile de ne pas trouver chaussure à son pied.

Panneau de contrôle et gestion des profils : rien que du très classique © Nerces pour Clubic

Les choses ayant peu évolué depuis les précédents tests de NAS QNAP et, en particulier depuis celui du TBS-h574TX, nous n’entrerons pas ici dans d’infinis détails, mais il est bon de souligner que, bien sûr, tout ce qui est gestion des profils utilisateurs et des groupes ainsi que de leurs options, quotas ou autorisations, sont au menu. Peut-être sommes-nous passés à côté, mais nous n’avons pas vu d’option pour agréger les ports 1 GbE et 2,5 GbE, cela dit, ce n’est pas ici primordial.

En revanche, notons que même sur une machine très familiale, QNAP ne procède pas à l’installation automatique de ses nombreux modules multimédias. Il faudra donc procéder soi-même à la mise en place des outils comme Photo Station pour organiser ses albums photos, Music Station pour gérer sa collection de morceaux ou VideoStation pour sa vidéothèque. Surveillance Station est un autre outil « de base », là pour gérer des caméras IP, mais File Station est lui déjà en place.

L'intelligence artificielle est utilisée pour la gestion des albums photos © Nerces pour Clubic

Là où les choses sont intéressantes, c’est que malgré la relative modestie du processeur embarqué par QNAP, celui-ci intègre une unité neuronale (un NPU). De fait, les fonctions de recherche assistée par l’IA « récemment » mises en place par QNAP pour le tri des photos par exemple marchent plutôt pas mal. Ce n’est pas aussi rapide que sur le TBS-h574TX par exemple, mais ça reste honnête. Dans le même ordre d’idée, si les modules de virtualisation ou des outils comme Docker sont accessibles, le TS-216G ne sera pas le meilleur candidat à leur utilisation.

En revanche, rien ne s’oppose, bien sûr, à profiter des modules proposés par QNAP pour la gestion des outils de cloud ou, c’est même vivement conseillé, de synchronisation des données. Il convient enfin de rappeler que contrairement à de nombreux NAS QNAP, le TS-216G est dépourvu de port HDMI : rien de dramatique en réalité, mais si vous avez l’habitude de la marque, l’information mérite d’être signalée.

Échauffement, nuisances sonores et performances

Nous n’avons pas modifié notre configuration de test pour cet article, ce sont donc tour à tour deux SSD Samsung 870 EVO 1 To et deux disques durs Toshiba MG09 18 To que nous avons utilisés alors que, côté réseau, le NAS était connecté à notre excellent switch QSW-IM1200-8C 10 GbE signé QNAP.

Toshiba MG09 (stockage) et Samsung 870 EVO (performances) © Toshiba/Samsung

Sur le TS-216G, deux ports RJ45 sont donc disponibles. Le premier est en 1 GbE et ne permet donc pas d’atteindre de très hauts débits. CrystalDiskMark confirme qu’avec un maximum de 115 Mo/s, ça ne sera pas délirant, mais ce sont les limites de la norme Gigabit.

Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichiers de 1 Go, RAID 1, 1 GbE © Nerces pour Clubic

En revanche, nous sommes ravis de voir que QNAP intègre aussi un port multi-gig qui se trouve être capable de monter jusqu’à 2,5 GbE. Nous avons donc mesuré ce connecteur avec CrystalDiskMark à nouveau, mais nous sommes restés légèrement en dessous des limites techniques, en particulier en écriture.

Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichiers de 1 Go, RAID 1, 2,5 GbE © Nerces pour Clubic

Il est d’ailleurs amusant de constater que les meilleures performances ont été observées alors que nous avons lancé les tests les plus exigeants de CrystalDiskMark, avec des fichiers de 64 Go. Là, en lecture, les limites sont presque atteintes alors qu’en écriture, nous sommes au niveau du test précédent. Globalement, de bonnes performances donc.

Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichiers de 64 Go, RAID 1, 2,5 GbE © Nerces pour Clubic

Comme toujours, nous cherchons à confirmer ces résultats par des mesures « pratiques » avec une simple copie de fichiers réalisée via l’explorateur de fichiers de Windows (en SMB donc). Nous ne retrouvons pas tout à fait les valeurs de CrystalDiskMark, en particulier en lecture depuis le NAS. Un peu dommage, mais rien de dramatique.

Débits en lecture/écriture sous Windows 11 en RAID 1, 2,5 GbE © Nerces pour Clubic

Le processeur ARM n’est pas un monstre de puissance et, nous l’avons dit, il sera en difficulté pour toutes les tâches de virtualisation par exemple. En revanche, cette « faiblesse » a un avantage, associée à l’efficacité de l’architecture, elle réduit la consommation électrique et la chauffe d’une puce parfaitement à son aise. Le TS-216G est l’un des NAS domestiques les plus économes passés entre nos mains. Bien sûr, la chauffe est, elle aussi, très mesurée. Appréciable.

QNAP TS-216G : l'avis de Clubic