Précurseur des voitures hybrides avec la très célèbre Toyota Prius, le constructeur japonais se montre réservé sur l’adoption de l’électrique avec une prise de position forte concernant les choix stratégiques du groupe.
Pris à partie par un actionnaire concernant la compétitivité du groupe Toyota quant à l’électrification du marché automobile, Shigeki Terashi, directeur et membre exécutif du constructeur, s’est défendu en présentant de beaux jours pour la marque par l’emploi de technologies maîtrisées avec un accent donné sur la diversité des offres.
Toyota présente une stratégie comme le choix de la raison.
À l’instar du groupe Volkswagen qui prévoit un investissement de 30 milliards de dollars d’ici à 2030 pour défier Tesla sur ses terres, l’industrie automobile vit une transformation structurelle profonde. Pourtant, Toyota, un des leaders du marché mondial et précurseur de la réduction des émissions carbone semble en retrait de la mouvance mondiale.
Pour Shigeki Terashi, "il est trop tôt pour se concentrer sur une seule option".
Davantage, le groupe semble vouloir jouer les prolongations et profiter de la ruée des constructeurs sur l’électrique. L’idée étant de répondre aux attentes des automobilistes habitués aux moteurs atmosphériques pour qui l’hybride ou la pile à combustible apparaissent plus en phase avec leurs besoins.
Toujours selon Shigeki Terashi, il existe de nombreuses options qui permettent de rester compétitif jusqu’à l’horizon 2050 sans se ruer sur l’électrique.
Option crédible ou effet d’annonce ?
En marge de l’annonce d’un plan d’électrification de son parc en juin 2019, les ambitions de du constructeur et les raisons qui les motivent soulèvent de nombreuses questions. Au-delà de l’aspect carboné pour lequel le groupe nippon émet des réserves notamment dû à l’extraction des minerais inhérent à la création des batteries. Shigeki Terashi prend parti en expliquant que "Toyota choisit de se concentrer sur l’ensemble du cycle de vie des véhicules". Ce qui sous-entend inclure la mise au rebut qui ne le serait pas.
Pourtant, si elles ne sont pas unanimes, les études comparant les émissions carbone des énergies concernées semblent tendre en faveur du tout électrique. L’interprétation du groupe Toyota pourrait s’expliquer par le fait que le recyclage des batteries est sous-estimé tandis que le pétrole une fois brûlé est perdu.
Enfin, si le monde de l’automobile se dirige vers un tout électrique, la position de Toyota a l’allure d’un coup de poker résumé par le directeur technologique Masahiko Maeda : "À la fin, ce qui importe, c’est ce que le consommateur choisit."