La révolution espérée du côté des batteries de voitures électriques, avec les technologies à électrolytes solides, pourrait ne pas se produire, selon un ancien ingénieur de Tesla, fondateur de Sila Nanotechnologies.
Gene Berdichevsky, c'est son nom, juge que les batteries lithium-ion tendent à devenir plus efficientes et moins coûteuses, et représentant ainsi l'avenir de l'automobile électrique.
Un « faux espoir » et de nombreux défis à relever
Berdichevsky et le second cofondateur de Sila Nanotechnologies, Gleb Yushin, ont publié un dossier sur l'avancée des technologies de batteries, analysant les technologies actuelles, les pistes de développement, et dédiant un chapitre bonus en fin de document au « faux espoir » des batteries à électrolyte solide. Selon eux, il y a « une myriade de défis techniques à surmonter », à commencer par la fragilité desdites batteries.
En effet, le fait de plaquer la batterie de lithium pourrait mener à la formation de dendrites du métal rare en surface, lesquels pourraient percer le séparateur qui isole le cœur de la batterie et provoquer alors courts-circuits et incendies.
De plus, les électrolytes utilisées pour les batteries sont faites de céramique ou de verre, offrant des surfaces très inégales pouvant mener à des batteries inefficaces voire défaillantes. Et quand bien même ces défauts de fabrication pourraient être modifiés, les cofondateurs de Sila Nanotechnologies s'inquiètent des coûts liés aux investissements nécessaires pour adapter les chaînes de production à ces technologies.
Des coûts élevés et des investissements passés qui deviendraient datés
De tels investissements, face à l'avancement technologique actuel, coûteraient bien plus cher que ceux permettant de poursuivre les processus et dépenses déjà engagés pour les batteries lithium-ion. Celles-ci sont en effet en progrès depuis de nombreuses années, et les deux fondateurs de Sila pensent que d'ici 2030, ces batteries pourraient coûter 50 dollars du kWh (contre 156 dollars actuels).
Pour éviter de mettre au rebut des années de travail, il serait donc préférable, selon leur logique, de poursuivre le développement des batteries lithium-ion, qui utiliseront de moins en moins de métaux rares à l'avenir et pourront être de plus en plus écologiques, plutôt que de repartir de zéro sur une technologie entièrement nouvelle.
Source : Sila Nanotechnologies