Avec cette nouvelle version électrique de la célèbre Manta, chez Opel on ne parle pas simplement d’un retrofit, mais plutôt d’un « RestoMods » tant l’auto évolue. Plus de 70 ans après le lancement de la version classique, la Manta GSe ElektroMOD nous revient dans une version 100 % électrique. Mais ce n’est là qu’un exemplaire unique !
Après la petite Corsa et le SUV Compact Mokka-e, c’est une auto de légende au catalogue d’Opel qui passe à l’électrique : la célèbre Manta. Près de 50 ans après la commercialisation de la version thermique, la sportive de l’époque s’offre une véritable métamorphose. En effet, même si cette Manta GSe (c’est son nom) est réalisée sur la base de son ancêtre avec le même châssis et des éléments de carrosserie communs, les évolutions technologiques vont au-delà du « simple » retrofit, qui consiste à convertir un modèle thermique en un modèle électrique.
Avec la Manta GSe, la boucle est bouclée
Pour Opel, cette Manta GSe est un exercice de style, mais pas que. Il faut rappeler que c’est la Manta des années 70 qui a inspiré les équipes du design de la firme allemande dans la conception des derniers modèles. Le Mokka-e en est un exemple concret avec la calandre Vizor. Dès lors, offrir une plateforme électrique à celle qui est à l’origine du renouveau esthétique des modèles électriques d’Opel, c’est une façon de lui rendre hommage et de boucler la boucle.
D’ailleurs, dans son histoire, le constructeur de Rüsselsheim avait déjà réalisé une opération de conversion avec la version Elektro de l’Opel GT. Un modèle de 1971 toutefois rapidement oublié, malgré sa vitesse de pointe record pour l’époque : 188 km/h !
La boîte de vitesses est toujours là et les écrans LCD débarquent
Si le moteur thermique quatre cylindres de la Manta GT/E de 1974 développait une puissance de 105 ch, cette version GSe fait un petit bond avec 108 kW, soit 147 ch et un couple annoncé à 255 Nm.
Comme le précise Grégoire Vitry, Directeur de la communication pour Opel France, « l’objectif était de concevoir une ElektroMod pour un coût raisonnable. Naturellement, les solutions du groupe ont été étudiées et l’intégration d’une plateforme de Corsa-e aurait été possible, mais elle aurait demandé un travail d’ingénierie intensif et coûteux ».
C’est pourquoi le constructeur est allé se fournir d’une solution plus simple à adapter auprès d’un spécialiste allemand du « retrofit », dont Opel ne souhaite pas divulguer le nom.
Quoi qu’il en soit, les caractéristiques techniques de la Manta GSe ne permettent pas franchement de la considérer comme une sportive. Toutefois, la réactivité du moteur électrique ainsi que la transmission à propulsion devraient rendre l’auto amusante.
Et il y a un autre élément qui devrait également y contribuer : c’est le levier de vitesse. La firme de Rüsselsheim a en effet décidé d’offrir l’équivalent d’une boîte de vitesses à quatre rapports à cette Manta GSe. Un nouvel hommage bienvenu à son ancêtre.
Opel précise cependant qu’il suffit d’engager directement la quatrième vitesse pour une conduite en boîte automatique. C’est malin, mais nous n’aurons pas plus d'informations sur le mode de fonctionnement de cette boîte de vitesses.
S’il ne faut pas encore compter sur une grande série de photos et une liste détaillée des équipements technologiques, on peut quand même remarquer sur la photo ci-dessus que la planche de bord évolue considérablement. La Manta GSe emploie à son tour l’Opel Pure Panel composé notamment de deux écrans LCD : un de 12 pouces situé derrière le volant et l’autre de 10 pouces qui occupe la planche en position centrale. Le niveau d’information du côté de l’instrumentation comme de l'infotainment devrait être sensiblement le même que sur l’Opel Mokka-e
Quelques détails tout de même, avec la présence évidemment d’une connexion Bluetooth pour passer ses appels et écouter la musique sur un système audio avec amplificateur Marshall.
Nouveau look sportif, mais faible endurance
Si s’installer à bord de la Manta GT originale donne l’impression de s’assoir dans son canapé (c’est du vécu, puisque l’auto était là à l’occasion de notre essai Mokka-e), cette version GSe affirme son caractère sportif avec des sièges sport empruntés à la feue Opel Adam S. De quoi assurer un meilleur maintien latéral et contribuer un peu plus encore au cachet sportif de l’auto.
La calandre et la signature lumineuse évoluent considérablement à l’avant pour se rapprocher de celles des autos actuelles du constructeur. On retrouve ainsi la calandre noire brillante, habillée du logo Opel et des deux phares LED reprenant la signature lumineuse actuelle. L'élément qu’on ne perçoit pas ici c’est l’animation visuelle que peut produire cette « calandre numérique ». La poupe est moins innovante avec des feux ronds néanmoins très séduisants pour terminer cette chute de toit très plongeante.
Il nous faut aussi aborder le sujet de l’autonomie, qui est assez faible. Là encore, puisqu’il est question de réduire les coûts des conversions, il ne fallait pas être gourmand et la capacité de la batterie Lithium-Ion se limite à 31 kWh. De quoi parcourir quelque 200 kilomètres selon les estimations d’Opel puisque le véhicule n’a pas été soumis au moindre cycle WLTP. En revanche, même s’il s’agit là d’un modèle unique, la Manta GSe a bel et bien été homologuée. Elle est donc immatriculée et peut circuler sur les routes.
À la question « Y aura-t-il un jour une Manta GSe de série ? », Opel botte en touche. Néanmoins, compte tenu du succès qu’a connu cette auto sur les réseaux sociaux et auprès des médias européens dès la publication des premiers éléments, le constructeur allemand prend désormais le sujet très au sérieux.
En tout cas, quiconque disposerait d’une Manta thermique et se sentirait inspiré par cette version GSe sait désormais qu’un « retrofit » est possible.
Source : Opel France