Alors que les ventes de véhicules électriques progressent chaque année, le monde de la recherche promet des avancées significatives dans ce secteur pour les prochaines années.
De quelques dizaines de minutes à plusieurs heures, le temps de recharge d'un EV reste un argument de poids pour les plus sceptiques. Mais une nouvelle technologie développée pour les missions spatiales pourrait considérablement le réduire.
De nouveaux câbles pour la conquête spatiale
En partenariat avec l'université de Purdue, la NASA a mis au point ce qu'elle appelle le « subcooled flow boiling ». Cette technologie permet aux câbles électriques de supporter des charges plus élevées en les refroidissant, ce qui donne lieu à un flux électrique plus rapide et sans risque de surchauffe. Cela accompagnera de nombreux projets de l'agence qui nécessitent des dispositifs de plus en plus complexes exigeant des températures très spécifiques pour fonctionner. Parmi les projets qui en bénéficieront, la NASA mentionne sur son blog des « systèmes d'alimentation par fission nucléaire pour les missions vers la Lune, Mars et au-delà », mais également des « pompes à chaleur à compression de vapeur pour les habitats lunaires et martiens ».
Mais, les chercheurs prévoient également une utilisation pratique sur le plancher des vaches. En effet, ils affirment que leurs travaux pourraient être étendus aux véhicules électriques : « Cette même technologie pourrait rendre la possession d'une voiture électrique ici sur Terre plus facile et plus réalisable. L'application de cette nouvelle technologie a permis [une] réduction sans précédent du temps nécessaire à la charge d'un véhicule. » Ils annoncent un temps de recharge de cinq minutes, et selon eux, ce sera tout à fait applicable dans les années à venir.
Un courant jusqu’à 4,6 fois supérieur
C’est à l’université de Purdue que se développe un prototype qui reproduit « toutes les caractéristiques d'une station de charge réelle : il comprend une pompe, un tube du même diamètre qu'un câble de charge réel, les mêmes commandes et instruments, et il présente les mêmes débits et températures ». La différence est que le courant qu'il serait capable de délivrer serait 4,6 fois supérieur à ce que l'on trouve aujourd'hui sur le marché des chargeurs de véhicules électriques. De plus, la chaleur émise serait considérablement réduite. La NASA entrevoit des dispositifs capables de fournir un courant électrique de près de 1 400 ampères. C'est presque 5 fois supérieur aux 520 ampères que les voitures électriques reçoivent actuellement. À noter que les chargeurs domestiques, eux, fournissent généralement moins de 150 ampères.
L'année dernière, les mêmes chercheurs avaient cependant précisé : « En fin de compte, les temps de charge dépendront de la puissance nominale de sortie de l'alimentation et du câble de charge ainsi que de la puissance nominale d'entrée de la batterie. Pour obtenir une charge inférieure à cinq minutes, les trois composants devront être évalués à 2 500 ampères. » Ainsi, un nouveau câble ne suffit pas à changer la donne. En attendant, l'université de Purdue envisage déjà de travailler avec des industriels et des constructeurs automobiles dans les deux prochaines années.
Source : USA Today