Au lendemain du #TwitchBlackout, cet appel à boycott lancé par des streamers et usagers de la plateforme d’Amazon pour dénoncer son inaction face à la recrudescence du harcèlement, Twitch assure vouloir devenir « l’endroit le plus sûr pour créer sur Internet ».
Après un mercredi noir pour la plateforme de streaming, l’heure est venue de tirer des enseignements et de faire son autocritique. Des mots, qui viennent ainsi s’ajouter à des promesses formulées maintes fois. Seront-ils suffisants pour apaiser l’ire de la communauté ?
Twitch défend sa ligne
C’est via un billet de blog que la filiale d’Amazon a pris la parole hier. Aux accusations de laxisme concernant son traitement des cas de harcèlement (moral, sexuel, raciste) et de discrimination, Twitch répond que toutes les alertes qui lui sont remontées sont examinées « aussi vite que possible, tout en s’assurant d’être méticuleux lors de l’évaluation de ces graves allégations ».
Une méticulosité, qui semble justement être au cœur du problème. Car derrière ce terme censé garantir un juste traitement et une réponse adaptée se cache surtout une attente interminable pour les victimes. Quand l’affaire ne se solde pas simplement par l’absence de réaction de la part de Twitch.
Mais la plateforme explique que la majorité des cas de harcèlement qui lui sont remontés ont pris place en dehors du site (sur les réseaux sociaux, ou dans la réalité notamment), et qu’il lui faut « davantage d’informations pour prendre une décision ». Dans certains cas, explique encore Twitch, il lui faut d’abord rapporter l’affaire auprès des autorités compétentes pour entamer une investigation.
Le P.-D.G. de Twitch chahuté
Sur la pétition lancée conjointement à cette journée de boycott, on peut lire une revendication claire de la part des signataires : qu’Emmett Shear, P.-D.G. de Twitch, prenne la parole pour annoncer des actions concrètes, ou qu’il démissionne de son poste.
C’est que le monsieur cristallise en partie l’immobilisme de l’entreprise qu’il représente. Sur Twitter, la streameuse YourStarling accuse le P.-D.G. de lui avoir gloussé au nez lorsqu’elle avait eu l’occasion, lors d’une réunion avec lui, d’aborder la toxicité de la plate-forme, en particulier pour les femmes. « Wow, les choses qui se passent sur notre plate-forme, je ne peux pas vraiment les commenter », lui aurait-il répondu avant de tourner les talons.
Cette réaction, qui démontre que le problème du harcèlement semble être un véritable tabou au sommet de l’entreprise, n’a rien fait pour apaiser la colère des supporteurs du Twitch Blackout. Mais ils devront se montrer patients pour obtenir une réponse claire de la part du patron. Pour l’heure, ce dernier s’est contenté de rendre public un e-mail à l’origine destiné à ses équipes, dans lequel il regrette d’avoir donné l’impression que le sujet ne l’intéressait pas, et promet que des enquêtes seront menées. Des exclusions de la plate-forme ne sont pas à exclure si les résultats des enquêtes indiquent la culpabilité des personnes identifiées.
Via : Le Monde.fr, Twitch