Légale depuis 2018 au Canada, la consommation de cannabis récréatif ouvre de nombreuses opportunités économiques, et ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd.
Le géant de la livraison à domicile ajoute progressivement des cordes à son arc, et cela lui réussit plutôt bien.
Une démarche initiée au moment des confinements.
Depuis plusieurs années, il est possible de se faire livrer de l'alcool via Uber Eats, aussi bien dans les commandes de restauration que lors d'achats faits auprès de détaillants. Dans la même veine, les dirigeants de l'entreprise n'ont jamais caché leur ambition de permettre la livraison de cannabis là où il est progressivement dépénalisé.
C'est désormais une réalité en Ontario. Bien que la consommation de cannabis y soit légalisée depuis plusieurs années, il aura tout de même fallu attendre le développement du secteur, et les confinements successifs, pour que les autorités et Uber Eats commencent à discuter sérieusement sur le sujet. Mais, à terme, tout détaillant de cannabis a pu s'inscrire sur la plateforme, au même titre que n'importe quelle épicerie, après un processus d'acceptation un peu plus rigide que la normale.
Dans un premier temps, les clients devaient toutefois venir chercher leur commande sur place. C'est seulement depuis octobre dernier que la livraison est possible, non pas par des livreurs habituels ou des robots, mais par des personnes employées par les magasins référencés. Et pour cause, la livraison requiert plusieurs critères.
S’il faut avoir l’âge légal minimum pour consommer du cannabis dans l’Ontario, à savoir 19 ans, le montant des commandes ne peut pas être inférieur à 50 euros et les clients doivent être sobres.
Un marché lucratif
Si la plateforme n'a pas encore communiqué sur les résultats, les clients répondent présents, surtout pendant les rudes hivers canadiens. Pour Khalid Hussein, gérant d'un magasin de cannabis, et cité par France Info, c'est assez logique : « Quand il fait vraiment beau, les gens ont tendance à venir au magasin, donc nous avons un peu moins de livraisons. Mais pendant l'hiver, s'il y a de la neige et du mauvais temps, nous en avons beaucoup plus, ça varie avec les saisons. »
La livraison permettrait aussi d'étendre la clientèle de ces magasins, comme l'explique Hussein : « Cela comble un manque, un besoin, notamment pour les personnes qui n'ont pas accès aux magasins, qui sont handicapées. » Pour Uber Eats et les autorités, c'est aussi un bon moyen de court-circuiter le marché illégal, qui existe toujours, en simplifiant grandement la distribution légale.
Et, l'expérience semble payante. Uniquement disponible à Toronto en premier lieu, la livraison de cannabis s'étend désormais à plusieurs autres villes de l'Ontario. Rien que dans cette province, le potentiel est conséquent, car les magasins spécialisés sortent de terre à un rythme effréné. Rien qu'au début de l'année 2022, il s'en ouvrait un par jour.
Prochaine étape pour cette nouveauté : la livraison… avec une fusée de SpaceX ?
Source : France Info