Les meilleurs VPN gratuits pour la Belgique en 2024

En France, nombreux sont celles et ceux qui aimeraient franchir les frontières numériques pour accéder aux contenus belges. À l’inverse, les Français résidant en Belgique souhaiteraient pouvoir profiter de leurs programmes nationaux sans devoir payer d’aller-retour en Thalys tous les deux jours. Parmi les solutions possibles : le VPN.

Souvent associé au contournement des géorestrictions, le VPN a pourtant un objectif premier : sécuriser les données de navigation et renforcer la confidentialité en ligne. Alors que les cyberattaques sont de plus en plus nombreuses, il joue le rôle de bouclier sur les réseaux Wi-Fi publics mal configurés ou, pire, frauduleux.

Dans le même temps, avec des réglementations européennes et belges de cybersécurité qui se durcissent, les journalistes, militants et citoyens inquiets pour leur vie privée y voient aussi un outil de protection bienvenu. Dans un contexte où les précautions pour échapper aux regards indiscrets se multiplient, opter pour un réseau privé virtuel reste une solution de choix pour préserver sa confidentialité en ligne.

Les meilleurs VPN pour la Belgique

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de rappeler que les VPN 100% gratuits ne sont pas forcément indiqués. La majorité d’entre eux se financent sur le dos de vos données personnelles, quand d’autres, plus éthiques, peinent à entretenir leurs infrastructures faute de revenus suffisants.

Pour ne pas vous exposer inutilement aux risques liés à des pratiques douteuses comme à des services difficilement rentables, nous avons pris le parti de vous proposer une sélection de réseaux privés virtuels gratuits, mais possiblement limités en fonctionnalités, en nombre de serveurs et/ou en enveloppe data.

Proton VPN

Après avoir testé des dizaines de VPN, il s’agit pour nous du fournisseur le plus sérieux. Proton VPN propose une vraie version gratuite de son réseau privé virtuel, illimitée dans le temps et en données. En revanche, il vous faudra vous contenter de serveurs dans cinq pays seulement, automatiquement sélectionnés par le client logiciel (emplacement le plus rapide) : États-Unis, Pays-Bas, Japon, Pologne, Roumanie. À ce titre, il s’adresse à celles et ceux situés sur le sol belge, et non aux internautes souhaitant obtenir une IP bruxelloise.

Si tel est le cas, on pourra néanmoins opposer que Proton VPN applique une politique de satisfaction de 30 jours à l’ensemble de ses forfaits, ce qui devrait vous permettre de répondre à des besoins temporaires. Mais il vous faudra avancer les frais de l’abonnement, et réclamer un remboursement avant la fin du mois d’essai accordé.

En version payante, le VPN offre donc un accès sans limite à plus de 8 700 serveurs répartis dans 111 pays, dont 42 équipements localisés à Bruxelles. Tous prennent en charge le streaming et le P2P, en Belgique comme ailleurs dans le monde. On apprécie aussi la présence de serveurs TOR et Secure Core, qui permettront aux internautes du plat pays de profiter d’une confidentialité renforcée.

CyberGhost

Chez CyberGhost, le modèle est un poil différent. S'il ne s'agit pas d'une version gratuite à proprement parler, le fournisseur propose une vraie période d'essai gratuite de quelques heures à quelques jours en fonction des OS et des appareils : 24h pour Windows et macOS, trois jours sur Android et sept jours sur iOS. Tout comme Proton, il faut créer un nouveau compte, sans obligation de renseigner ses informations bancaires.

Cette version d'essai propose un accès sans restriction à l'ensemble des technologies, fonctionnalités et serveurs administrés par le service roumain. Dans ce cadre, vous pouvez aussi bien vous connecter à des équipements belges ou français selon les besoins. Les serveurs optimisés pour le streaming, classés par pays et plateformes, facilitent l'accès aux catalogues de SVoD dans les deux régions, tandis que ceux dédiés au P2P gèrent correctement les fichiers torrent.

En cas de besoins excédant un weekend outre-quiévrain ou quelques jours de vacances bruxelloises, la garantie satisfait ou remboursé de 45 jours (15 jours pour les abonnements mensuels) peut vous permettre de jouer les prolongations. En revanche, il vous faudra avancer les frais de souscription, puis les réclamer avant la fin du délai de rétractation contractuel.

PrivadoVPN

Longtemps, PrivadoVPN s'est essayé à concurrencer Proton. S'il peine à tenir la comparaison au-delà de sa nationalité suisse, il n'en reste pas moins une option envisageable pour sécuriser ponctuellement ses connexions en Belgique.

Dans sa version gratuite, le fournisseur plafonne l'enveloppe data à 10 Go par mois, et offre un accès à 10 emplacements de connexion, parmi lesquels la France, les États-Unis, le Canada, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et l'Argentine. Les informations relatives à la performance des serveurs sont facilement identifiables, mais laissent présager des débits limites pour espérer streamer des contenus dans de bonnes conditions.

Les serveurs belges, quant à eux, ne sont disponibles qu'avec une souscription premium, nuancée par une garantie de remboursement de 30 jours.

Windscribe

Tout comme Proton, Windscribe finance son service gratuit à l’aide de ses abonnés Premium. En contrepartie, l’accès gratuit est limité à 2 Go de data par mois, 10 Go si vous confirmez votre adresse mail, ce qui, avouons-le, doit essentiellement servir à couvrir des besoins ponctuels. Le nombre d’emplacements est, lui aussi, limité à dix pays que sont les États-Unis, le Canada, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Roumanie, la Norvège, la Suisse, le Royaume-Uni et Hong Kong. Là encore, le réseau privé virtuel servira davantage aux résidents belges qu’aux citoyens français.

En revanche, la version premium du VPN débloque une poignée de serveurs 10 Gb/s en Belgique, compatible avec les plateformes de streaming les plus populaires. Attention, si Windscribe propose aussi une garantie satisfait ou remboursé, elle est ici plafonnée à 3 jours seulement.

Point intéressant : si vous avez besoin d’un accès aux équipements belges uniquement, et sur une période plus longue, le fournisseur vous autorise à composer un plan d’abonnement sur mesure. Pour un forfait spécial Belgique, ajoutant 10 Go de data à votre enveloppe initiale, il vous en coûtera 1$ par mois. À noter toutefois, que vous devrez ajouter deux autres emplacements, puisque le minimum pour ce type de forfait personnel est fixé à 3$ par mois.

TunnelBear

Même topo pour TunnelBear, qui propose une version gratuite de son réseau privé virtuel capée à 2 Go de données par mois. En revanche, là où Proton et Windscribe limitent aussi l’accès à leur infrastructure, le fournisseur canadien déploie un réseau de 8 000 serveurs en accès libre, y compris en Belgique. Parfait pour les ressortissants belges et français, comme pour les touristes, d’autant que Tunnelbear ne propose pas de garantie de remboursement pour ses abonnements payants.

Gardez aussi à l’esprit qu’il est domicilié dans un pays membre des 5 Eyes – comme Windscribe –, et qu’à ce titre, il doit plutôt servir à sécuriser vos connexions sur des hotspots publics que protéger la confidentialité de vos activités en ligne.

Et NordVPN, Surfshark, ExpressVPN ?

Dans les faits, mis à part pour Proton VPN, mieux vaut se tourner vers des services réputés pour leur fiabilité, leur stabilité et leur couverture internationale.

Si vous avez besoin d'un réseau privé virtuel pour une période ciblée, comme des vacances ou un déplacement, il peut être intéressant d'opter pour des fournisseurs payants, mais appliquant des politiques de remboursement généreuses. À titre d'exemple, NordVPN, Surfshark et ExpressVPN proposent tous des garanties satisfait ou remboursé de 30 jours, qui vous permettront de profiter de leur VPN pendant un mois, sans restriction de data, de fonctionnalité ou d'accès aux équipements, comme s'il s'agissait d'une version de démonstration. Seule condition : avancer des frais qui vous seront restitués sur demande.

Quelques astuces pour tirer meilleur profit de votre VPN pour la Belgique

Pour profiter au maximum de votre VPN, quelques réglages stratégiques peuvent faire toute la différence. Depuis la France, si vous cherchez à accéder à des contenus belges, mieux vaut sélectionner un serveur proche de la frontière : un conseil qui contribue à réduire la distance que doivent parcourir les données, et qui améliore donc la vitesse de connexion.

Autre astuce pour alléger le trafic : le split tunneling, qui vous permet de choisir quelles applications passent par le VPN et lesquelles se connectent directement à Internet, accélérant ainsi votre navigation pour les usages non sensibles.

Côté sécurité, n'oubliez jamais d'activer le kill switch pour éviter toute déconvenue en cas d'interruption non volontaire du VPN, et privilégiez le protocole OpenVPN (TCP) lorsque vous gérez des données confidentielles. WireGuard peut éventuellement faire l'affaire, mais sa légèreté et sa rapidité lui donnent surtout l'avantage pour le streaming.

Enfin, si vous remarquez que les plateformes de streaming ou certains services bancaires détectent et bloquent régulièrement vos connexions VPN, il peut être intéressant d’envisager une IP dédiée. Gardez en tête que l'option est généralement payante, mais qu'elle peut vous aider à échapper aux listes noires d'IP proxy.

Législation en vigueur, limitations et conseils de sécurité

Utiliser un VPN en Belgique est légal, et même recommandé dans la mesure où les enjeux législatifs liés à la rétention des données sur le territoire, et plus largement en Europe, soulèvent d’importantes questions en matière de respect de la vie privée et de droits fondamentaux. À condition de ne pas vous en servir pour mener des activités illégales, évidemment.

En Belgique, un tournant a été amorcé avec l’annulation, par la Cour constitutionnelle, de dispositions de la loi de 2016 imposant une rétention généralisée et indiscriminée des données. Cette décision, soutenue par un arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), a contraint le législateur belge à adopter un cadre plus ciblé en 2022, dans lequel la rétention des données se limite désormais aux zones à forte criminalité ou présentant une menace pour la sécurité publique. Malgré tout, ce dispositif reste très critiqué puisqu’il pourrait encore permettre une surveillance étendue sur une grande partie du territoire.

En parallèle, au niveau européen, la directive NIS 2 consolide les exigences de cybersécurité pour les infrastructures critiques, incitant les États membres à des mesures renforcées de contrôle et de rétention de données. Bien que le texte vise la protection des réseaux et la sécurité publique, il alimente également les inquiétudes des défenseurs des libertés civiles, notamment en matière de confidentialité des échanges. Les journalistes et militants, en particulier, redoutent les risques de surveillance excessive que ces cadres législatifs pourraient engendrer. Des tensions qui soulignent la difficulté de trouver un équilibre entre la sécurité et la protection des droits individuels, dans un contexte où la législation européenne pousse les États à renforcer leur vigilance, tout en respectant les standards de proportionnalité et de nécessité établis par la CJUE.

Dans ce contexte de surveillance renforcée, de nombreux internautes se tournent vers les réseaux privés virtuels pour tenter de préserver leur confidentialité. Toutefois, comme toujours, le choix d’un VPN pour la Belgique doit être réfléchi. On évite les services 100% gratuits, qui rentabilisent généralement leur modèle en monétisant les données privées des internautes, et on garde à l'esprit que les serveurs en libre accès peuvent souffrir d'instabilités dues à des surcharges et un entretien moins régulier.