Avec Windows 8, une nouvelle fonction apparaît directement au sein de l'UEFI (successeur du BIOS) permettant de vérifier l'intégrité du système ou d'éventuellement bloquer des éléments étrangers. Par principe, la mesure à vocation à éviter toute infection par certains malwares et les fabricants d'ordinateurs ou de cartes mères doivent permettre de désactiver la fonction Secure Boot.
Toutefois, un collectif espagnol représentant 8 000 utilisateurs de Linux estime que Microsoft rend trop compliqué le passage de Windows 8 vers un autre système d'exploitation. Selon Reuters, Hispalinux a donc déposé une plainte à l'encontre de Microsoft devant le bureau espagnol de la Commission européenne.
Dans une note publiée plus tôt, Hispalinux affûtait ses arguments. « Les constructeurs doivent se mettre en conformité avec les logiciels Microsoft, pas les consommateurs. Le pouvoir dont dispose Microsoft sur le marché peut causer des dommages irréparables à l'industrie européenne du logiciel, ses solutions technologiques conduisent à retarder la concurrence », précise l'organisation.
Elle poursuit : « la dépendance technologique à laquelle on ajoute une restriction artificielle empêche le fonctionnement de programmes concurrents, annulant de facto tout avantage technologique d'autres produits. Ceci constitue un exemple clair de concurrence déloyale ». Le comportement « d'exclusion » de Microsoft est donc, selon Hispalinux, condamnable.
L'organisme évoque les règles communes sur la concurrence inscrites dans le traité instituant la Communauté européenne (.pdf). Il considère que la firme de Redmond agit en contradiction avec les dispositions contenues aux articles 81.1 b), d) et e) et 82 b), c) et d) car elle « limite ou contrôle la production, les débouchés, le développement technique ou les investissements », elle applique « à l'égard de partenaires commerciaux, des conditions inégales à des prestations équivalentes en leur infligeant de ce fait un désavantage dans la concurrence » mais surtout subordonne « la conclusion de contrats à l'acceptation, par les partenaires, de prestations supplémentaires qui, par leur nature ou selon les usages commerciaux, n'ont pas de lien avec l'objet de ces contrats ». Enfin, Hispalinux considère que cette limitation se fait « au préjudice des consommateurs ».