Le gouvernement veut donner un coup de fouet à la 5G industrielle en France. De nouveaux projets porteurs ont été retenus et des décisions ont été prises pour accélérer le développement de la technologie.
La ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, et le secrétaire d'État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, Cédric O, avaient confié à Philippe Herbert un rapport devant faire l'état des lieux de la 5G industrielle avec un triple objectif : booster les usages dans le monde industriel, identifier les freins potentiels et proposer des actions concrètes pour accompagner l'industrie dans l'émergence et le déploiement de services de cinquième génération innovants. Le but global de cette mission est de remettre la France, en retard par rapport à d'autres pays, sur les bons rails de la 5G industrielle.
L'État va étendre les fréquences 5G mises à disposition du secteur industriel
Avant d'évoquer les projets lauréats soutenus par la stratégie d'accélération sur la 5G, la mission a permis d'identifier sept freins au développement de la technologie au sein de l'industrie française :
- l'accès aux fréquences,
- la nécessité d'accélérer le développement de l'écosystème 5G en France,
- l'insuffisante disponibilité d'équipements et services adaptés,
- le besoin de rendre plus accessible la 5G industrielle,
- la difficulté à trouver les bonnes compétences,
- les interrogations sanitaires, sociétales et environnementales,
- le manque de visibilité de maturité des écosystèmes 5G industriels français et européens.
Les ministres, sensibles à ces recommandations, ont décidé de faciliter l'accès aux fréquences 5G dans l'industrie. L'État va en effet modifier le décret correspondant, qui autorise une utilisation des fréquences dans la bande 2,6 GHz, pour en faciliter l'accès, tandis que des réflexions vont être menées pour ouvrir l'accès, à court terme, à la bande 3,8 - 4 GHz, au départ pour expérimentation.
Et prochainement, l'État devrait lancer un appel à manifestation d'intérêt baptisé « Campus Fablab 5G industrielle », avec plusieurs campus qui rassembleront, au sein d'un même lieu, tous les acteurs susceptibles de proposer une offre de service et d'accompagnement des industriels vers la numérisation de leur processus de production grâce à la 5G, c'est-à-dire les opérateurs télécoms, fournisseurs, intégrateurs, exports, industriels, etc. Les acteurs industriels qui souhaitent se manifester ont jusqu'au 8 avril pour le faire, précise le gouvernement.
De nouveaux projets novateurs retenus, pour aider la France à rattraper son retard
En parallèle, sept nouveaux projets ont été retenus de façon à constituer une offre souveraine et soutenir une recherche et développement de pointe, avec un investissement de 47 millions d'euros, dont 19 millions d'euros de financements publics, offerts dans le cadre du plan France 2030. Ces sept projets s'ajoutent aux 31 déjà soutenus par l'État.
L'un d'eux, porté par la société Spectronite, évoque même la technologie 6G. Parmi ces projets, on retient surtout le projet « 32+ paires de fibres » d'Alcatel Submarine Networks, qui entend développer un système sous-marin optique pouvant supporter jusqu'à 32 paires de fibres, évoquant des capacités de l'ordre du Petabit/s. La France jouit d'un vrai savoir-faire en la matière. Le projet « GEO 5G » de Firecell, en partenariat avec le groupe Stellantis notamment, visera à utiliser les réseaux privés 5G pour mettre au point un système de localisation d'une précision redoutable, en intérieur, pour des outils connectés.
Les autres projets portent sur l'aménagement du territoire et le déploiement de petits sites 5G (projet « Convergence 5 », de WeAccess) ; le développement de puces électroniques de nouvelles générations de faible consommation pour des applications dans la défense et la sécurité (projet « I-COM 5G », de Seamless Waves) ; et la mise au point d'une solution de rupture pour le test d'antennes (projet « TopTen » de Kaptes, en partenariat avec le CEA-Leti et Telecom Paris).
L'objectif est désormais, pour la France, de combler le retard qui est le sien par rapport à certains de ses concurrents en matière de 5G industrielle, comme le confirme Cédric O : « Le rapport qui nous a été remis et les recommandations associées sont structurants pour la compétitivité de l’industrie française, et nous montrent que nous sommes en capacité de surmonter le léger retard enregistré si tous les acteurs se mobilisent ». Il n'y a plus qu'à.
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Source : gouvernement