Reseau 5G

Le président de l'ARCEP, Sébastien Soriano, a confirmé lundi à la radio le maintien et la date des enchères de la technologie de cinquième génération en France pour la fin du mois, entérinant ainsi la ligne adoptée précédemment par l'autorité et privilégiée par le gouvernement pendant le confinement.

Après un report qui avait décalé le lancement des enchères 5G du mois d'avril à la fin du mois de septembre, beaucoup se demandaient si, face à l'incertitude sanitaire et les multiples demandes de moratoire, la procédure serait encore une fois repoussée. Le président de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (ARCEP), Sébastien Soriano, a confirmé lundi au micro de nos confrères de franceinfo le démarrage des enchères pour le mardi 29 septembre.

11 blocs de 10 MHz mis aux enchères, pour faire la différence

Cette fois, cela paraît clair : rien ne devrait entraver le calendrier fixé par l'ARCEP. L'autorité administrative indépendante n'a pas cédé aux collectivités et détracteurs qui militaient pour un nouveau report. Lundi, Sébastien Soriano a confirmé que les enchères 5G démarreront le 29 septembre. Une période en faveur de laquelle certains opérateurs, comme Free, et le gouvernement penchaient. "Elles dureront le temps que les différents opérateurs concourent et augmentent les prix pour avoir une quantité de fréquences plus ou moins importante", a poursuivi le président de l'autorité.

La procédure des enchères 5G portera sur 110 MHz de bandes de fréquences, découpés en 11 blocs de 10 MHz dans la bande cœur 3,4 - 3,8 GHz, qui seront chacun mis en vente à un prix de départ fixé à 70 millions d'euros. Après que les quatre opérateurs Bouygues Telecom, Orange, SFR et Free ont obtenu chacun un bloc de 50 MHz pour 350 millions d'euros, ce sont ces 110 MHz qui feront la différence entre eux.

L'ARCEP invite les opérateurs à dialoguer avec les élus locaux

Interrogé sur la réticence notamment de certains maires à l'idée de se voir imposer la 5G, Sébastien Soriano a rappelé que la technologie ne serait imposée à personne. "Nous n'allons pas imposer la 5G. Elle n'est pas un projet de l'État, mais un projet industriel porté par les opérateurs télécoms", a-t-il indiqué.

Beaucoup de maires demandent des garanties sur les effets de la 5G et la répartition de la technologie sur leur territoire. C'est le cas de Pierre Hurmic, le nouveau premier magistrat de Bordeaux, qui demande un moratoire ainsi que la tenue d'un débat public avant la commercialisation de la 5G. "Il y a une interrogation sur le modèle de société, et c'est cette interpellation qu'il faut entendre. [….] Ce que nous souhaitons, c'est travailler à la bonne manière de déployer la 5G", explique le patron de l'ARCEP. "J'invite les opérateurs à être dans un dialogue avec les élus locaux, qui ont un rôle très important de participer à un débat citoyen, pour qu'il y ait un dialogue d'acceptabilité et expliquer ce qu'est la 5G."

La 5G nécessitera peut-être un renforcement des contrôles de tout l'écosystème mobile

Évoquant la potentielle éventualité d'attendre le rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), attendu pour le premier trimestre 2021, Sébastien Soriano a répondu que le sujet n'est pas de repousser la 5G, ce rapport ne constituant qu'une étape. "La technologie est prête, les projets et les industriels sont prêts."

Pour tenter de convaincre les sceptiques, l'ARCEP prend l'exemple de ce qui est fait aujourd'hui pour établir un contrôle sur les opérateurs : veiller à l'empreinte carbone des réseaux. Celle-ci, stable ces dernières années, pourrait devenir un véritable objectif (à la stabilité "voire à la décroissance", propose Sébastien Soriano) contraignant, qui puisse ainsi être contrôlé et aboutir à une sanction si besoin est. Mais parce que les opérateurs ne sont pas les seuls à avoir un impact carbone, c'est sur l'ensemble de l'écosystème du mobile, les fabricants de smartphones compris, que ce contrôle devra être effectué.

Source : franceinfo