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L'association de consommateurs appelle à un report des enchères de la technologie, invitant le gouvernement à ne pas tomber dans la précipitation et à attendre la publication du rapport de l'ANSES, prévu pour 2021.

Le calendrier de la 5G a bien été déterminé par l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) et le gouvernement. Les enchères (11 blocs de 10 MHz dans la bande 3,4-3,8 GHz dotés d'un prix de départ unitaire de 70 millions d'euros) reprendront entre le 20 et le 30 septembre, comme la nouvelle ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a pu récemment le confirmer. Mais cette perspective n'est pas du goût de l'UFC-Que Choisir, qui demande un report.

L'UFC-Que Choisir juge "inacceptable" une commercialisation de la 5G sans rapport préalable

L'association de consommateurs a officiellement demandé au nouveau Premier ministre, Jean Castex, de décaler les enchères 5G de plusieurs mois, de façon à attendre le rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), qui mène actuellement une enquête sur d'éventuels risques sanitaires liés à la technologie de cinquième génération.

L'autorité est censée publier son rapport au cours du premier trimestre 2021, et beaucoup considèrent qu'il serait préférable d'attendre ses conclusions avant de déployer puis de commercialiser la 5G. "Il serait inacceptable que son exploitation commerciale puisse débuter avant (la publication du rapport)", soutient l'UFC-Que Choisir.

Cette possibilité a déjà été balayée une première fois par le gouvernement, après qu'Emmanuel Macron a brandi un quatrième joker postérieur aux propositions de la Convention citoyenne pour le climat, qui demandait justement un moratoire sur la 5G. À l'issue d'une table ronde la semaine dernière, certains membres du Sénat ont indiqué regretter la position du gouvernement.

La communication des opérateurs sur la 5G doit être strictement encadrée, pour l'association

L'UFC-Que Choisir motive sa demande de report par le manque d'informations scientifiques notamment quant aux effets de la 5G sur le vivant, mais aussi par l'intérêt relativement faible de la population pour la technologie. "Les 'nouveaux services' qui seront permis par cette 'vraie' 5G ne suscitent pas l'enthousiasme populaire, ce qui n'est guère étonnant : pouvoir jouer à un jeu en réalité virtuelle en ligne, par exemple, est-il en effet plus proche de l'utile que du futile", se demande l'association.

La question de l'effet environnemental de la 5G inquiète également l'UFC-Que Choisir, qui redoute une forte augmentation de la consommation des données mobiles et, par extension, de la consommation électrique. L'organisation cible par exemple les publicités qui accompagnent certains services, comme ceux issus du streaming vidéo, et vise les opérateurs, qui pourraient survendre la 5G alors que "les débits théoriques maximaux pourraient s'échelonner de 30 Mbit/s à 1 Gbit/s", précise-t-elle.

Outre le report de la commercialisation de la 5G tant que les résultats de l'étude de l'ANSES ne seront pas tombés et le travaille sur un contrôle du gaspillage de données mobiles, l'UFC-Que Choisir appelle le Premier ministre et la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) à strictement encadrer la communication commerciale des opérateurs. "Elle pourrait tout bonnement interdire qu’un opérateur puisse promouvoir dans des campagnes marketing locales une 5G aux débits mirifiques dans des zones où elle sera uniquement fournie via une fréquence ne permettant que des débits au mieux au niveau de la 4G !", suggère-t-elle.