Éric Piolle, dans le Grand Jury (Capture d'écran RTL.fr)
Éric Piolle, dans le Grand Jury (Capture d'écran RTL.fr)

Le maire EELV de Grenoble a fait un drôle de raccourci pour résumer l'utilité de la 5G, dimanche dans le Grand Jury. Mais il estime surtout qu'en l'état, la priorité doit être mise ailleurs que sur la technologie de cinquième génération.

Habitué des petites phrases piquantes, le maire de Grenoble fraîchement réélu avec 53,1 % des suffrages au second tour des élections municipales, Éric Piolle, n'a pas failli à sa réputation en donnant son avis bien tranché sur la 5G, dimanche, dans le Grand Jury RTL, LCI et Le Figaro. L'élu Europe Écologie Les Verts ne voit en la technologie qu'un outil qui permet de « regarder du porno en HD dans un ascenseur ». Cocasse.

La 5G, « une espèce de fuite techno-scientiste »

Invité notamment à réagir aux propos de la secrétaire d'État à l'Économie, Agnès-Pannier-Runacher, qui avait confirmé mardi dernier que les enchères 5G se poursuivraient bien en septembre 2020, Éric Piolle, 47 ans, a rappelé que cette déclaration est intervenue au lendemain des réponses apportées par les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat, qui demandaient un moratoire pour la 5G. Une proposition qui fut finalement transformée en quatrième joker par Emmanuel Macron.

« La 5G est cette espèce de fuite techno-scientiste. [….] En attendant, aujourd'hui, en France, il y a plein de gens qui n'ont pas accès à Internet, qui sont dans des zones blanches. Doit-on passer à une nouvelle technologie, qui va consommer encore plus d'énergie, ou faut-il donner Internet à toutes et tous, parce qu'on sait qu'on ne peut pas vivre sans Internet, sans le numérique aujourd'hui en France ? », s'est d'abord demandé l'écologiste, qui a pesté contre des tests 5G menés « dans son dos », à Grenoble par les opérateurs.

Pour justifier son propos et son refus de voir la 5G s'imposer rapidement en France, Éric Piolle a affirmé que le numérique représentait 4% des émissions de gaz à effet de serre. Une donnée imprécise, puisque en France, cette part tombe à 2%. Dans le monde, le numérique serait effectivement à l'origine de 3,7% des émissions totales de gaz à effet de serre (en 2018), et de 4,2% de la consommation mondiale d'énergie primaire.

Le gouvernement fait bloc et a insisté pour un maintien des enchères à la rentrée

Mais là où le maire palois de Grenoble s'est illustré, c'est lorsqu'il a fait un raccourci qu'il juge lui-même « légèrement provocateur » sur l'utilité de la 5G, une technologie qui permettrait « de regarder des films porno, même quand vous êtes dans votre ascenseur, en HD ».

L'arrivée en France de la 5G, dont la commercialisation pourrait démarrer à la fin 2020 ou, au plus tard, au début de l'année 2020, doit permettre de bouleverser les usages et offrir de nouvelles possibilités pratiques et/ou industrielles à de nombreux secteurs comme la santé, les transports, l'industrie portuaire, les télécommunications ou le développement des villes intelligentes.

Le 1er juillet, le Sénat a porté un nouveau coup d'arrêt à l'entreprise de celles et ceux qui souhaitaient un report du lancement de la 5G, puisqu'il a confirmé qu'il n'y aurait pas d'évaluation environnementale préalable avant le lancement des enchères. Une demande qui vient directement du gouvernement, bien décidé à respecter un calendrier déjà bouleversé par la pandémie de coronavirus.

Source : RTL.fr