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Le décalage de plusieurs semaines des enchères, motivé par la crise de coronavirus, irrite quelque peu l'opérateur, qui appelle à débloquer la machine assez rapidement.

En marge de la publication des résultats trimestriels de l'opérateur Free mardi 12 mai, Thomas Reynaud, Directeur général de la maison-mère Iliad, a glissé quelques mots aux journalistes sur l'attribution des fréquences 5G en France. Selon lui, les choses ne vont pas assez vite et il faudrait réfléchir à accélérer le mouvement si le secteur ne veut pas perdre sa compétitivité.

Les enchères 5G bloquées au moins jusqu'à l'été

Initialement prévue le 21 avril, la phase d'enchère pour l'attribution des 11 blocs additionnels de 10 MHz disponibles dans la bande 3,4 - 3,8 GHz (70 millions d'euros par bloc au départ), blocs censés faire la différence entre Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR, avait officiellement été reportée de plusieurs semaines par l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) au début du mois d'avril. L'autorité évoquait un décalage « dont la durée dépendra de celle de la crise sanitaire ». Désormais, un démarrage des enchères n'est pas attendu avant le mois de juillet, voire septembre, selon l'évolution de la situation sanitaire.

Mardi, Thomas Reynaud a invité les autorités à procéder le plus tôt possible à l'attribution de ces fréquences. « Nous devons répondre à la forte demande des Français pour une meilleure connectivité et nous souhaitons une attribution au plus tôt des fréquences 5G », a expliqué le DG du groupe Iliad, qui estime qu' « un report trop lointain fera prendre du retard à notre pays », ce qui ne serait « pas une bonne chose ».

Pour le bras droit de Xavier Niel, la 5G constitue une partie de la réponse apportée au besoin de très haut débit des Français, à l'instar de la fibre optique. « C'est important pour la compétitivité de notre pays et la compétitivité de nos abonnés », a-t-il renchéri.

Free joue sur le besoin de data des utilisateurs

Free, qui ambitionne d'atteindre une part de marché mobile de 25% d'ici quelques années, rappelle que le confinement a conduit à une importante poussée de la consommation de data en France, de l'ordre de « 20 à 40% sur la data, de 50% sur la voix », détaille Thomas Reynaud.

Alors que le coronavirus a poussé l'État et l'ARCEP à repousser les enchères 5G, Iliad veut se servir de cet épisode pour presser le pas et justifier un besoin de plus en plus grand de moderniser les réseaux mobiles en répondant aux besoins croissants des utilisateurs.

Thomas Reynaud espère ainsi que le gendarme des télécoms livrera « des éclaircissements sur la deuxième phase de la mise à disposition de ces fréquences », même si ce dernier reconnaît que les réseaux actuels 4G et 4G+ ont pu contenir la demande en temps de crise.

Source : Le Figaro