La Convention citoyenne pour le climat demandait un moratoire sur la 5G. Le gouvernement a décidé de ne pas donner suite à cette proposition, et confirmé le lancement des enchères à la rentrée.
Au début de l'année, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) avait relevé un certain manque de données scientifiques quant à l'impact environnemental de la 5G. Et alors que son rapport n'est attendu que pour 2021, la Convention citoyenne pour le climat demandait un moratoire sur la technologie de cinquième génération, qui aurait ainsi repoussé une nouvelle fois les enchères, attendues pour la fin du mois de septembre. Le gouvernement préfère faire le dos rond, en restant focalisé sur l'objectif d'une commercialisation en fin d'année ou début 2021.
Le gouvernement reste ferme sur le maintien des enchères au mois de septembre
Le Sénat l'a confirmé mercredi 1er juillet à l'issue d'une table ronde sur les impacts sanitaires et environnementaux de la 5G : il n'y aura aucune évaluation environnementale préalable avant le lancement des enchères. Et ce à la demande du gouvernement. La direction générale des entreprises du ministère de l'Économie ne devrait rendre les conclusions de sa mission qu'au début du mois de septembre, et celles-ci ne viseront en réalité « qu'à accompagner le développement de la 5G à l'aune des bonnes pratiques internationales », nous explique-t-on du côté du Palais du Luxembourg.
Au même moment, la secrétaire d'État à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher, confirmait à l'Assemblée nationale que les enchères seraient bien lancées en septembre. « Nous avons pris nos responsabilités sanitaires et environnementales, nous nous sommes appuyés sur les agences, l'ANSES, l'ARCEP, l'ANFR », a-t-elle précisé aux députés.
Un quatrième joker utilisé par Emmanuel Macron
Les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat seront sans aucun doute déçus d'apprendre qu'une quatrième proposition (Emmanuel Macron avait pourtant évoqué « trois jokers ») a été rejetée. Lors de ses réponses données depuis les jardins verdoyants de l'Élysée, en début de semaine, le chef de l'État avait soigneusement omis d'évoquer le sujet de la 5G.
« Il s'agit en quelque sorte d'un quatrième joker brandi par l'exécutif aux propositions de la Convention citoyenne pour le climat, qui avait demandé un moratoire sur la 5G en attendant qu'une évaluation environnementale et sanitaire soit menée », a réagi le sénateur centriste de l'Eure, Hervé Maurey, Président de la commission qui organisait la table ronde sur la technologie, mercredi au Sénat. Lors de celles-ci, plusieurs intervenants ont d'ailleurs affirmé que la 5G conduirait à l'augmentation de la consommation énergétique des opérateurs, outre le problème du renouvellement des smartphones et celui de l'installation de nouveaux centres informatiques.
De nombreuses voix réclament depuis plusieurs mois une étude d'impact environnemental de la 5G. Le Haut Conseil pour le climat fut saisi au mois de mars par le président du Sénat, Gérard Larcher, afin que celui-ci rende un avis sur l'impact carbone du déploiement de la dernière technologie mobile.