Malgré quelques dernières poches de résistance, Microsoft semble prête à passer en force pour enfin faire du rachat d'Activision Blizzard une réalité.
Alors que les autorités de la concurrence britannique (CMA) et européenne (la Commission) devraient bientôt rendre un avis favorable, la firme pourrait passer outre le dernier boss qu'est l'autorité américaine (FTC), d'après des sources du New York Post proches de l'affaire.
Une ligne d'arrivée plus proche que jamais
Annoncé en janvier 2022, ce rachat historique à hauteur de 69 milliards de dollars aura décidément fait couler beaucoup d'encre et impliqué beaucoup de monde. Une telle opération a en effet été vue, non sans raison, comme un violent coup de pied dans la fourmilière qu'est l'industrie du jeu vidéo.
Les mois passant, Microsoft est parvenue, avec moult efforts et résilience, à faire lever les barrières soulevées par la plupart des autorités de la concurrence mondiale. Selon toute vraisemblance, seule la FTC s'y oppose encore fermement.
La firme escompte qu'Activision Blizzard rejoindra ses rangs d'ici le mois de juin, et il se pourrait bien que cela se fasse, avec ou sans l'assentiment de l'autorité américaine. « Microsoft va essayer de fourrer l'affaire dans la gorge de la FTC », a indiqué une source proche du New York Post. Cela marquerait la fin brutale d'un combat juridique initié par l'entité en décembre 2022 dans une tentative de décourager les parties en présence de procéder au rachat.
Les espoirs de résistance de la FTC étaient fondés sur une condamnation outre-Atlantique par la CMA et la Commission européenne. Mais les doutes de ces dernières quant à l'influence de ce rachat sur leurs propres marchés des consoles et du cloud gaming ont depuis été levés. Les multiples accords d'une durée de dix ans sur les jeux Xbox auprès de GeForce NOW et autres services similaires, ou encore l'accès à la licence Call of Duty sur les consoles Nintendo ont été cruciaux en ce sens.
Une bataille perdue pour l'antitrust ?
Légalement, tout ce que la FTC peut faire, dans le cas où elle présente le dossier devant une cour fédérale, c'est de soulever une inquiétude sérieuse quant à l'aspect anticoncurrentiel de l'opération. Or, si aucune autre autorité dans le monde ne s'oppose à ce rachat, les juges qui étudient le dossier ont toutes les raisons de statuer en faveur de Microsoft.
D'autant que, d'après un rapport financier récent de la firme, sa position sur le marché des consoles s'avère très nettement inférieure face notamment à l'envolée fulgurante de la PS5. Le manque de grosses sorties exclusives et un Game Pass qui stagne y sont pour beaucoup. Qui plus est, Microsoft ne dispose actuellement d'aucune part sur le marché du jeu mobile.
Il resterait cependant une ou deux cartes à jouer pour la FTC. Celle-ci pourrait délibérément faire tirer le dossier en interne sur la longueur et espérer obtenir une victoire d'usure. Compte tenu de la ferme résolution de Microsoft en la matière, les chances de succès semblent infimes. L'alternative, peu désirable pour l'autorité américaine, serait d'approuver l'opération sous des conditions auxquelles la firme devrait se plier pour enfin racheter Activision Blizzard en paix.
À moins d'un revirement radical et de dernière minute du côté de la CMA et de la Commission, il semblerait que ce scénario soit le plus probable. Verdict dans quelques jours au Royaume-Uni et d'ici un mois pour l'Union européenne. Ce qui tomberait à pic pour que le rachat soit approuvé avant la fin du mois de juin, comme le souhaite Microsoft. Le feuilleton arriverait-il enfin à son terme, avec une issue heureuse pour la firme ? Affaire à suivre dans le prochain épisode…
Source : New York Post