Microsoft et Activision auraient du mal à justifier auprès des États-Unis que la concurrence n'est pas menacée par l'acquisition du second par le premier.
Déjà mis en péril par les autorités de concurrence de l'Union Européenne et du Royaume-Uni, le rachat d'Activision Blizzard King par Microsoft est désormais menacé par la Federal Trade Commission (FTC) aux États-Unis, rapporte Politico.
Tendance défavorable
L'enquête est encore en cours, mais serait sur le point de livrer ses conclusions. D'après les sources de la publication, les dépositions de Microsoft et d'Activision n'auraient pas convaincu la FTC, qui serait prête à lancer une action en justice dès ce mois de décembre pour bloquer l'acquisition.
Les décisionnaires de la FTC seraient sceptiques quant aux arguments avancés par les deux groupes, qui n'auraient pas réussi à lever les préoccupations concernant une potentielle position dominante de Microsoft sur le marché des jeux vidéo suite au rachat.
Si la tendance n'est pas à l'optimisme, Politico précise que les quatre commissaires de la FTC qui vont devoir rendre la décision n'ont pas encore rencontré les avocats de Microsoft et Activision. Il reste donc un espoir que ces derniers parviennent à persuader la FTC de ne pas intervenir.
Sony veut bloquer le rachat
Sony est le principal opposant au rachat. L'entreprise estime que si Microsoft venait à rendre Call of Duty exclusif à l'écosystème Xbox, PlayStation serait fortement désavantagé. Le groupe japonais a expliqué que sa capacité à concurrencer Microsoft serait considérablement réduite, que les consommateurs auraient moins de choix en matière de jeux et que les développeurs auraient moins d'options pour publier leurs titres.
Microsoft a répliqué en proposant de continuer à commercialiser Call of Duty sur PlayStation pour au moins 10 ans, et argumente que de toute manière, la perte d'accès à un jeu ne pourrait pas menacer la position de numéro 1 de Sony, trop bien ancré sur le marché.
Google serait aussi contre la transaction, arguant que Microsoft a déjà délibérément dégradé la qualité du Game Pass lorsqu'il est utilisé sur Chrome OS afin de favoriser la vente de matériel Microsoft plutôt que Google, et que devenir propriétaire d'Activision ne ferait que renforcer sa tendance à se comporter de la sorte.
Début novembre, l'UE annonçait l'ouverture d'une enquête approfondie. Le Royaume-Uni avait lancé une telle procédure dès septembre. Et maintenant, les États-Unis pourraient bientôt saisir la justice pour bloquer le rachat. Activision Blizzard King est encore loin d'appartenir à Microsoft.
Source : Politico