Et la ronde continue ! Comme happée par un attracteur étrange, la toile française continue sa focale sur Nicolas Princen, nommé lundi 17 mars 2008 « chargé de mission au service internet », auprès de Franck Louvrier, conseiller pour la presse et la communication. Militant UMP de 24 ans, normalien et ancien d'HEC, il était responsable, lors de la campagne présidentielle, de Libre court, une des web TV militantes de Nicolas Sarkozy. Désormais, il a pour mission de « veiller à tout ce qui est dit sur Nicolas Sarkozy sur internet ».
Depuis quelques jours, ce sont donc deux constats qui s'imposent sur la toile: l'un évoque l'hypersurveillance, l'autre en ricane. Deux thèses qui ne manquent pas de donner de quoi écrire: « A peine nommé comme 'veilleur' du Net auprès de l'Elysée, Nicolas Princen s'est fait bizuter. Création de groupes sur Facebook (Surveille-moi tout Nicolas !) et billets qui appellent à un 'dépucelage 2.0' du jeune homme, inconnu du petit monde des activistes du Net » écrit, par exemple, Anne Kerloc'h dans 20minutes.
Nicolas Vanbremeersch, initiateur de « La République des blogs » explique, pour sa part, que « le bruit médiatique est important, mais reste concentré dans des sphères de spécialistes globalement en opposition à Sarkozy, qui se sentent subitement observés ». Selon lui, pas moins de 10.000 billets sur le chef de l'Etat sont en effet postés chaque jour sur les blogs francophones, « dont 80% sont critiques ». Tandis que sur LePost.fr, où l'on a confirmé l'information après l'avoir reçu du JDD, on s'insurge, car « la veille sur internet, ce n'est pas nouveau. Et si les blogueurs étaient tombés dans le panneau ? Assurant un buzz gratuit à une opération qui, pour l'Elysée, n'est pas tant une opération de surveillance, qu'une opération d'intimidation, de signalement, de bruit: On focalise l'attention des blogueurs sur un jeune homme de 24 ans, mais sur le fond rien de nouveau. Si surveillance il y a, elle ne s'arrête sûrement pas aux contours de Nicolas Princen. Les blogueurs, en se déchainant contre lui, ne sont-ils pas en train de s'exciter contre un fusible ? »
Il est vrai que l'information semble futile, car comme le souligne le JournalChretien.net : « confier une véritable cellule d'écoute du Web, à l'instar de son ancêtre téléphonique mitterrandien des années 1980, à un jeune premier sorti d'HEC et de Normale Sup, est d'abord ringard. A l'heure de 24h Chrono, nous pourrions espérer mieux. Quelque chose de plus proche et professionnel de la NSA. » Si certains trouvent cette nomination ridicule, serait-ce réellement la marque d'une incompétence en matière de communication politique en ligne ? Dans tous les cas, comme l'a déclaré David Abiker, mercredi sur France Info, « bienvenue quand même...» à Nicolas.
Nicolas Princen : surveillance d'avant pour France d'après
Par Matthieu Dailly
Publié le 21 mars 2008 à 15h10
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