Google pourrait, du fait de la justice, devoir se séparer de son navigateur Chrome. Mais cela serait une mauvaise idée selon le géant américain.

Google vit sûrement les moments les plus difficiles de son histoire à l'heure actuelle, avec un procès antitrust géant qui se tient aux États-Unis. Une action judiciaire qui pourrait l'obliger à céder son navigateur Chrome, un browser qui intéresse de nombreuses entreprises comme OpenAI. Mais devoir vendre Chrome pourrait ne pas être une bonne affaire pour les internautes, plaide de son côté Google !
Une collaboration de 17 ans inimitable
Est-ce que vendre Chrome permettra de réduire les pratiques monopolistiques de Google ? Peut-être, mais cela se ferait aux dépens des consommateurs, si l'on en croit les propos de la directrice de l'ingénierie de Google, Parisa Tabriz. Celle-ci a expliqué, devant la justice, selon des propos rapportés par Bloomberg que « Chrome représente aujourd'hui 17 ans de collaboration entre les gens de Chrome [et Google]. »
Elle a ensuite précisé qu'un certain nombre de fonctionnalités de Chrome reposait sur les infrastructures de Google, comme le mode de navigation sécurisé ou la notification alertant quand un mot de passe est compromis. Des fonctionnalités qui ne pourraient plus être assurées en cas de cession.

Un transfert pourrait se faire sans trop de dommages, selon des experts
Pour rappel, Chrome est un enjeu important pour Google, puisqu'il s'agit du navigateur le plus populaire au monde – avec 66% des parts de marché au niveau mondial au mois de mars dernier. De quoi pousser tous les arguments possibles devant la justice. Mais celui présenté par Parisa Tabriz ne convainc pas tout le monde.
Ainsi, l'expert en informatique auprès du département de la Justice, James Mickens, a réfuté les éventuels problèmes que créerait une vente. « La cession de Chrome est réalisable d'un point de vue technique » affirme-t-il, et ce, « sans trop de casse. » Il a aussi indiqué que la vente de Chrome n'entraînera sûrement pas la fin du financement par Google du projet open-source Chromium, à l'origine de Chrome. « Google a des raisons pour s'assurer que le code source est bien entretenu » a expliqué James Mickens.
Si Google pouvait garder la possession de Chrome, la firme de Mountain View entend le transformer à l'avenir en « navigateur agentique », soit un navigateur intégrant des agents IA qui pourraient automatiser un certain nombre de tâches.
Source : Bloomberg