Dans un document de 12 pages, Google expose les mesures qu'elle pourrait mettre en place pour échapper à des sanctions économiques sévères, voire à un éventuel démantèlement.
Accusée par la justice américaine d'abuser de sa position dominante et de recourir à des pratiques anticoncurrentielles pour maintenir son hégémonie, Google pourrait être contrainte de se séparer de son navigateur Chrome.
Ce démantèlement serait d'une ampleur historique, et le géant du numérique entend l'éviter à tout prix. Un document de 12 pages, remis à la justice, expose les contre-propositions de l'entreprise pour éviter un tel scénario.
Échapper à la punition ultime ?
Dans son verdict rendu en août, le juge Amit P. Mehta, de la cour du district de Columbia, avait estimé que Google maintenait illégalement sa position de monopole grâce à une série d'accords avec des entreprises majeures comme Apple et Samsung. En échange de sommes considérables, le navigateur Chrome était proposé par défaut sur leurs appareils mobiles. Ainsi, rien qu'en 2021, Google avait provisionné 26,3 milliards de dollars pour s'octroyer cette place privilégiée.
Loin de se démonter face aux menaces de démantèlement, Google considère qu'elle doit pouvoir continuer de payer ses partenaires pour promouvoir son navigateur phare.
« Rien dans ce jugement final ne devra interdire à Google d'accorder une rétribution à un fabricant d'appareils mobiles ou à un opérateur sans fil concernant tout produit ou service de Google, en échange de la distribution, du placement (du produit ou du service) sur un quelconque point d'accès, de la promotion ou de l'octroi de licence de ce produit ou service de Google », peut-on lire.
Assouplir les règles ?
Pour autant, Google se montre disposée à assouplir ses accords en les rendant moins contraignants pour ses partenaires. Les constructeurs pourraient par exemple proposer plusieurs moteurs de recherche à leurs utilisateurs. Cette demande pourrait être renouvelée tous les 12 mois. Google pourrait aussi faciliter l'accès à ses différents services, sans passer nécessairement par son navigateur.
Reste qu'avec plus de 80 % de parts de marché dans la recherche en ligne, ces concessions, bien que notables, ne devraient pas suffire à bouleverser le statu quo. Même constat pour Chrome, qui domine le marché des navigateurs avec 65 % de parts, selon Statista, loin devant ses concurrents comme Firefox, Safari ou Edge.
En fin de compte, l'avenir de Google pourrait se jouer sur la scène politique. La réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis pourrait faire pencher la balance dans un sens ou un autre.
29 octobre 2024 à 18h03
Source : BBC