C'est un véritable séisme dans le paysage numérique. Le département de la Justice américain veut sanctionner le « monopole » de Google par une vente forcée de l'un de ses produits phares : Chrome. Mais qui pourrait bien racheter le navigateur ?
La firme de Mountain View a été reconnue coupable d'abus de position dominante dans les moteurs de recherche, et l'antitrust a décidé de frapper un grand coup. Nous savions qu'un possible démantèlement de ses activités était envisagé, mais pas sous quel prisme exactement.
C'est finalement Google Chrome, de loin le navigateur le plus utilisé au monde, qui est visé. Il ne fait l'ombre d'un doute que beaucoup aimeraient mettre la main sur cette poule aux œufs d'or, mais encore faut-il détenir les fonds pour l'acquérir et, surtout, que les autorités donnent leur accord pour qu'une telle transaction ait lieu.
OpenAI, Oracle, en passant par Samsung
En effet, la majorité des entreprises en mesure de racheter Google Chrome font elles-mêmes l'objet d'enquêtes pour pratiques anticoncurrentielles. Mais pas toutes, et parmi celles qui pourraient tirer un avantage significatif d'une telle solution, OpenAI se distingue particulièrement. L'éditeur de ChatGPT, récemment valorisé à 157 milliards de dollars, vient en effet de lancer son propre moteur de recherche boosté à l'IA, SearchGPT. Une telle acquisition lui permettrait de drastiquement renforcer son offre.
L'intérêt d'Oracle n'est pas à exclure, non plus. Le fournisseur, qui a un temps convoité TikTok, possède non seulement les liquidités nécessaires pour mener l'opération à bien, mais surtout un attrait particulier pour Chrome. Le navigateur pourrait être proposé dans sa suite pour entreprise, mais aussi lui servir pour l'analyse des données et les interactions avec les utilisateurs.
Samsung pourrait également montrer le bout de son nez. Avec sa présence significative sur le marché du smartphone, le géant sud-coréen pourrait envisager d'intégrer le navigateur à ses produits physiques, mais aussi à ses logiciels. À noter toutefois que la vente de Chrome à une entité non américaine demeure peu probable.
Les concurrents directs de Chrome pourraient saisir leur chance
Bien sûr, les concurrents directs de Google Chrome ont aussi leur carte à jouer, à l'instar de Microsoft. Cela permettrait à la rivale historique de Google de largement renforcer sa position, Edge n'étant qu'à la quatrième position des navigateurs les plus utilisés au monde. Cependant, il y a fort à parier qu'une fusion de cette magnitude ferait froncer les sourcils des régulateurs.
Un autre candidat potentiel, et pas des moindres, est Apple. La marque à la pomme dispose évidemment des fonds requis pour mener une telle opération à bien, et pourrait très grandement en profiter pour renforcer Safari. Mais là aussi, l'approbation des régulateurs serait loin d'être garantie.
En plus d'une vente forcée de Chrome, les autorités réfléchissent à obliger Google à « découpler » Android de ses services, qui comprennent la recherche et le Play Store. Le juge Amit Mehta, en charge de l'affaire, a jusqu'au 5 septembre 2025 pour prononcer un verdict définitif, qui a le potentiel de bouleverser l'industrie de la tech et du numérique.
Source : Phone Arena