Une pointe de protectionnisme? Alors que sa filiale, Sagem Sécurité, vient de remporter, avec la SSII Atos Origin, l'appel d'offres pour la fabrication des machines destinées à émettre les passeports biométriques français, le conglomérat Safran, spécialisé dans la défense, l'aéronautique et la sécurité, voit ses négociations avec l'américain Digimarc, visant à acquérir des équipements servant à l'émission de pièces d'identité, échouées.
Sur son passage, le groupe français à trouver L-1 Identity Solutions, son grand concurrent dans les terminaux biométriques. L'américain a surenchéri de 10 millions sur la proposition française de 300 millions de dollars. Il a ainsi relevé sa précédente offre de près de 50 millions de dollars, en argumentant que « placer les documents d'identités des citoyens américains dans des mains étrangères serait dangereux ». D'ailleurs, « le conseil d'administration de Digimarc soutient à l'unanimité la nouvelle offre de L-1 », mettant ainsi fin aux discussions avec Safran.
Digimarc a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 96,5 millions de dollars dans les activités convoitées par Safran. La société réalise 80% de ses ventes aux États-Unis et fournie plus de 60 millions de pièces d'identité sécurisées par an dans 25 pays.
MAJ: L'action Safran chutait de plus de 9% mardi matin, à 11 euros.