A l'heure où la France préside l'UE, la Commission européenne approuve une injection en capital de 150 millions d'euros pour France Televisions. L'objectif ? Tenter de maintenir la mission d'intérêt général de la chaîne publique qui verra bientôt ses recettes diminuées avec la disparition de la publicité, disparition souhaitée par le gouvernement français.
De son côté, Bruxelles estime qu'une dotation en capital est « justifiée au regard des coûts nets qu'entraînent ces missions particulières, compte tenu de l'engagement des autorités françaises quant au contrôle des fonds ». Quoi qu'il en soit, cette décision est indépendante des réflexions en cours sur d'éventuels nouveaux modes de financement public de France Televisions, qui devront être notifiés ultérieurement à la Commission.
Souhaitée par l'exécutif français, la réforme de la TV publique, télé sans pub, implique que le manque à gagner soit compensé. L'exécutif français rechigne à augmenter la redevance, mais veut taxer le chiffre d'affaires des opérateurs internet et mobile, en plus d'une contribution des chaînes privées qui verraient, en contrepartie, augmenter leurs revenus publicitaires...
« Je suis avec intérêt les évolutions du marché audiovisuel en France et les initiatives visant à recentrer et renforcer France Televisions dans des missions de service public auxquelles les citoyens français et européens, tout comme la Commission, sont naturellement attachés. La dotation en capital de 150 millions d'euros devra permettre à France Televisions de remplir ses missions actuelles, dans l'attente des mesures de réforme en cours de discussion », a déclaré Neelie Kroes, commissaire européenne à la concurrence, dans un communiqué jeudi 17 juillet 2008.