Les drones de guerre qui ne requièrent aucune intervention humaine pour cibler et attaquer sont à portée de main technologique, selon Philip Lockwood, directeur général de la start-up allemande Stark, spécialisée dans le développement de drones.

Le drone OWE-V de Stark. ©Stark
Le drone OWE-V de Stark. ©Stark

La guerre en Ukraine a considérablement accéléré les investissements dans la technologie des drones. Non seulement en raison de leur efficacité et leur potentiel, tant pour la surveillance que pour les frappes, mais aussi pour leur coût relativement faible par rapport aux armes conventionnelles comme les chars ou les missiles.

Malgré l'enthousiasme croissant pour ces technologies, l'Union européenne (UE) a exprimé son soutien à l'interdiction des armes entièrement autonomes. Une position qui n'a, toutefois, pas encore été traduite en législation concrète. Si aujourd'hui, l'intervention humaine reste indispensable dans le processus de décision concernant l'utilisation des drones, cette situation pourrait évoluer rapidement.

Des drones qui ne requièrent aucune intervention humaine bientôt sur le champ de bataille

C'est en tout cas ce qu'estime le P.-D.G de Stark et ancien directeur de l'innovation de l'OTAN. Car selon lui, il ne faudra pas attendre encore longtemps avant de voir des drones capables de cibler et de frapper de manière entièrement autonome. Et il considère que ce type de technologies émanera de puissances considérées comme « ennemies ».

« Je pense que nous devrions craindre que nos adversaires comme la Russie et la Chine ne s'inquiètent pas de la manière dont ces systèmes sont utilisés », prévient-il dans un entretien accordé au Financial Times.

Un soldat brandit un drapeau ukrainien. ©Shutterstock
Un soldat brandit un drapeau ukrainien. ©Shutterstock

Les start-up capitalisent sur cette tendance

Conséquence directe du conflit entre la Russie et l'Ukraine, de nombreuses start-up capitalisent sur cette dynamique en développant de nouvelles technologies de drones. Parmi elles, on retrouve Anduril, basée aux États-Unis, qui a fourni des centaines de drones Altius-600M à l'Ukraine via le Pentagone. En Turquie, Baykar s'est imposé comme un acteur majeur avec ses drones de combat.

Sur le Vieux Continent, des sociétés comme Helsing et Quantum Systems, toutes deux basées en Allemagne, ainsi que Tekever, spécialisée dans les drones de renseignement et de surveillance, cherchent à se faire un nom. De son côté, Stark vient de lancer un drone, l'OWE-V, qui intègre un logiciel lui permettant de prendre des décisions en temps réel pour éviter d'autres systèmes de guerre. Il peut également être lancé verticalement et frapper des cibles jusqu'à 100 km de distance.

Ces technologies de combat prennent le marché d'assaut alors que l'UE augmente drastiquement ses investissements dans la défense. Cette tendance va évidemment engendrer des avancées avec, vraisemblablement, des appareils toujours plus autonomes. De quoi soulever des questions éthiques et stratégiques cruciales.