Le hacker McKinnon bientôt extradé vers les US ?

Alexandre Laurent
Publié le 31 juillet 2008 à 09h10
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La vérité est ailleurs ? Gary McKinnon, citoyen de la couronne britannique considéré par les autorités américaines comme l'un des plus grands hackers de tous les temps, pourraient finalement se voir extradé vers les Etats-Unis, où il encourra de 10 à 70 ans de prison, et jusqu'à 1,75 million de dollars d'amende, pour s'être introduit dans des systèmes informatiques gouvernementaux sensibles tels que ceux du Pentagone ou de la NASA entre 2001 et 2002. McKinnon, accusé d'avoir causé plus de 900.000 dollars de dommages lors de ses intrusions, a toujours affirmé que ses agissements étaient motivés par la volonté de découvrir ce que le gouvernement américain nous cache, à commencer par l'existence d'une vie extraterrestre.

En 2004, alors que McKinnon est détenu par la justice britannique, les autorités américaines réclament son extradition pour des chefs d'inculpation qui vont du piratage informatique au détournement de trafic en passant par le vol d'identifiants ou la suppression de fichiers critiques. La Grande Bretagne bloque la procédure pendant deux ans, le temps de mener sa propre enquête, bien qu'elle n'ait jamais officiellement inculpé le prévenu. Courant 2006, les Etats-Unis reviennent à la charge, et réclament une nouvelle fois l'extradition, ce que finissent par accepter les autorités britanniques, après avoir obtenu l'assurance que McKinnon ferait l'objet d'un juste procès.

L'intéressé, qui refuse d'être jugé outre Atlantique, fait alors appel de cette décision. Rapidement rejeté, son premier recours est suivi d'un second, devant la plus haute instance de justice du Royaume-Uni. Les cinq juges en charge du dossier ont une nouvelle fois rejeté sa demande, et McKinnon court donc maintenant le risque de se voir extradé. Celui qui refuse qu'on l'assimile à un terroriste, craint que les Etats-Unis ne fassent de lui un exemple, voire un bouc émissaire, pour dissuader tous ceux qui caresseraient l'espoir de s'introduire dans les systèmes informatiques gouvernementaux, et entend maintenant porter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'Homme.

McKinnon est accusé d'avoir dérobé plus de 950 mots de passe, supprimé des fichiers au sein des machines d'une base de la Navale américaine. Il se serait également introduit dans 53 machines de l'armée américaine, dont certaines en charge de la défense et de la sécurité du territoire, dans 26 ordinateurs de la Marine, 16 systèmes appartenant à la NASA, ainsi que dans une machine du département de la Défense. Ses actes auraient conduit à l'arrêt de plus de 2.000 ordinateurs pendant 24 heures, une interruption de service estimée à environ 900.000 dollars.
Alexandre Laurent
Par Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

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