La NSA, l'agence américaine de défense, aurait d'après la Chine orchestré des cyberattaques sophistiquées pendant les Jeux asiatiques d'hiver en février, en ciblant des infrastructures cruciales chinoises. Trois agents américains ont été désignés par Pékin.

La tension monte d'un cran entre la Chine et les États-Unis © Yalcin Sonat / Shutterstock
La tension monte d'un cran entre la Chine et les États-Unis © Yalcin Sonat / Shutterstock

Est-on en train d'assister à une escalade dans la guerre d'information que se livrent la Chine et les États-Unis ? Les autorités de Pékin ont en tout cas annoncé, ce mardi 15 avril, offrir des récompenses pour la capture de trois personnes qu'elles identifient comme des agents de la NSA américaine.

Ces individus sont carrément accusés d'avoir mené des cyberattaques avancées lors des récents Jeux asiatiques d'hiver à Harbin, mais aussi contre plusieurs entreprises chinoises, dont le géant des télécommunications Huawei, pas en odeur de sainteté outre-Atlantique.

Des cyberattaques ciblées pendant un événement international, la goutte qui fait déborder le vase chinois ?

Selon l'agence de presse officielle chinoise Xinhua, trois agents américains de la NSA (l'agence de sécurité du pays de l'oncle Sam), identifiés comme Robert J. Snelling, Stephen W. Johnson et Katheryn A. Wilson, auraient visé les systèmes informatiques cruciaux des Jeux asiatiques d'hiver organisés en février dernier. La police de Harbin, ville hôte de l'événement, a émis des avis de recherche officiels contre ces personnes.

Les cyberattaques auraient ciblé l'enregistrement des compétitions, les systèmes d'inscription, et ceux de gestion des arrivées et départs. D'après les autorités de l'empire du Milieu, plus de 270 000 cyberattaques provenant de l'étranger auraient été détectées pendant l'événement. Le but présumé ? Voler les informations personnelles des athlètes et participants, mais aussi perturber la fête.

Car au-delà des Jeux, les agents auraient aussi et surtout mené « à plusieurs reprises des cyberattaques contre les infrastructures informatiques critiques de la Chine ». Là, le débat est tout autre, et parmi les cibles, on retrouve des secteurs stratégiques comme les transports, l'énergie, les communications, mais aussi le géant des télécoms Huawei, qui rappelons-le est sur liste noire américaine depuis 2019.

Les relations entre la Chine et les États-Unis continuent de se dégrader

Ces accusations, dont on mesure la gravité, interviennent alors que la Chine et les États-Unis se déchirent, entre autres, autour des droits de douane. Les deux superpuissances sont engagées dans une guerre commerciale qui s'intensifie, jusqu'à adresser des avertissements de voyage pour les touristes chinois se rendant aux États-Unis, et l'arrêt des importations de films américains sur le territoire chinois.

Autre détail notable, la Chine cite également deux institutions universitaires américaines dans ce dossier. L'Université de Californie et Virginia Tech sont accusées par Pékin d'être « impliquées dans les attaques », sans que leur rôle exact ne soit précisé.

Les autorités chinoises ont fait part de leurs inquiétudes aux États-Unis, appelant Washington à « adopter une attitude responsable sur la question de la cybersécurité ». Pour l'instant, l'ambassade américaine en Chine n'a pas réagi aux demandes de commentaires de la presse. Ces accusations rappellent hélas que le champ de bataille technologique sera un front majeur dans la rivalité entre Donald Trump et Xi Jinping.

Source : Reuters