Un plan stratégique en six axes qui fait la chasse aux appareils et applications chinoises.
On l’a compris, les relations entre les États-Unis et la Chine ne sont plus très chaleureuses depuis quelques mois. Le gouvernement américain vient de prendre une nouvelle mesure qui ne devrait pas arranger la situation, bien au contraire. Baptisée « Clean Network », cette initiative vise à se débarrasser de toute influence chinoise en matière de réseau et communication. Cela, sous couvert de sécurité nationale.
Cinq nouveaux axes qui viennent s’ajouter au Clean Path
Dévoilé par le secrétaire d’État Mike Pompeo, ce plan comprend six axes principaux : Clean Carrier, Clean Apps, Clean Store, Clean Cloud, Clean Cable et Clean Path. Des noms relativement explicites qui mettent en exergue les différents secteurs concernés.
Ainsi, Clean Carrier interdit l’accès au réseau américain à tous les opérateurs chinois. Par conséquent, cela induit une révocation de la licence accordée à des opérateurs comme China Telecom qui opèrent actuellement dans le pays.
Clean Apps est synonyme de retrait de certaines applications proposées par des entreprises américaines sur les smartphones fabriqués par des marques chinoises. Clean Store est la démarche inverse : le retrait des applications chinoises jugées non fiables des plateformes américaines telles que Google Play ou l’Apple Store. L’exemple le plus emblématique est bien sûr l’application TikTok, menacée d’interdiction outre-Atlantique.
Clean Cloud ambitionne de réduire la quantité de données américaines stockées par les data centers chinois.
Enfin, Clean Cable concerne l’infrastructure réseau physique. Elle cible notamment la protection des câbles sous-marins. Elle s’ajoute au programme Clean Path, lancé en avril dernier, qui concerne les réseaux cellulaires 5G. Objectif : s’assurer que ces infrastructures ne sont pas perturbées par les chinois.
Des représailles chinoises à venir ?
Ces mesures font suite à d’autres prises au cours des mois précédents. En début d’année, afin d’éviter l'espionnage chinois, les États-Unis ont déjà limité l'export de leur IA. Plus récemment, en juillet, l'administration Trump a annoncé son désir de se passer des entreprises qui utilisent des appareils Huawei.
Mike Pompeo invite d’ailleurs les autres pays à suivre l’exemple américain : « Les États-Unis appellent leurs alliés et partenaires gouvernementaux et industriels du monde entier à se joindre à cette marée montante qui vise à protéger nos données de la surveillance du PCC et d'autres entités malveillantes. Construire une forteresse autour des données de nos citoyens assurera la sécurité de toutes nos nations ». Vous en conviendrez, ces propos sont plutôt cocasses de la part d'un secrétaire d’État d’un pays à l’origine du programme PRISM et dont les députés avaient, à l'époque, refusé de limiter l’espionnage de la NSA.
Forcément, en Chine, les réactions ne se sont pas faites attendre. Il y a quelques jours, l’Empire du Milieu avait déjà menacé les États-Unis en cas de vente forcée de TikTok. Cette fois, le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi s’est exprimé en personne. Il a critiqué la décision des États-Unis qui témoigne, selon lui, de leur volonté d’établir un « rideau de fer ». Rappelons néanmoins que son pays a pris des décisions comparables, par exemple l’année dernière via la directive « 3-5-2 » : celle-ci conduira au retrait de tout matériel étranger au sein de l’administration d'ici 2022. Maintenant, des représailles économiques de la part de la Chine sont bien entendu envisageables.
Source : Totaltele.com