Biométrie: Thalès va réaliser le système de fabrication des cartes d'identité britanniques

Matthieu Dailly
Publié le 04 août 2008 à 12h09
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Le groupe français d'électronique Thalès vient de remporter un contrat de quelque 18 millions de livres sterling (23 millions d'euros) pour concevoir, construire et tester le système de fabrication de la nouvelle carte d'identité britannique (biométrique), dans les quatre ans impartis. Cet accord intervient alors qu'un rapport du parlement anglais alerte sur les dangers de la « société de surveillance ».

Il faut « minimiser les données », propose notamment ce document émanant de la commission des affaires intérieures. Une précaution qui se justifie par le fait « qu'au cours de l'année dernière, d'extraordinaires exemples ont montré comment les choses peuvent mal tourner lorsque les données sont négligées, avec des conséquences potentiellement désastreuses », explique Keith Vaz, le président de la commission. Il se réfère alors à la perte, l'année dernière, de deux disques durs non cryptés contenant les données personnels et coordonnées bancaires de 25 millions de personnes réclamant des prestations pour enfants. Mais aussi, pourquoi pas, aux quelque 3000 nouveaux passeports, dotés de puces, qui viennent d'être volés ce matin à Manchester. La commission ne s'arrête d'ailleurs pas là, puisqu'elle s'inquiète de l'éventuel ajout d'un système audio sur les caméras de surveillance, qui là, du coup, « serait d'autant plus intrusif ». En France, la Cnil a elle aussi émis un avis défavorable sur l'établissement du passeport biométrique pour des raisons similaires, « de protection des données personnelles ».

Des préoccupations qui ne risquent pas d'inquiéter Thalès qui s'imagine déjà remporter d'autres parties de ce contrat global qui pourrait représenter près de onze milliards de dollars, d'après Bloomberg. Le français devra, outre la conception, la construction et la vérification de ce nouveau système de fabrication des cartes d'identité, également informatiser le registre national d'identité britannique. Thalès est l'un des fournisseurs choisit par le UK Identity and Passport Service (IPS) aux côtés d'Electronic Data Systems, d'International Business Machines,de Fujitsu et de Computer Sciences.

Le gouvernement anglais justifie, pour sa part, ce projet de cartes d'identité biométriques par « la nécessité de contrôler l'immigration et combattre la fraude ». Son plan prévoit de distribuer ces cartes aux salariés des aéroports avant 2009, aux nouveaux acquérants avant 2010 et au reste de la population avant 2011. Thalès avec ses partenaires, remplace ici le conglomérat européen Siemens qui vient tout juste de voir son contrat dans les pièces d'identité de seconde génération (EPA2) être résilié.

Avec Thalès, l'électronique française se porte donc bien. Puisque, en parallèle de ce contrat, le
groupe annonce la mise en exploitation du système de billetterie sans contact sur les lignes 1, 2
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et 8 du métro de Pékin, qui accueillent au total près de trois millions de passagers et accessoirement les Jeux olympiques 2008. Un marché des systèmes de sécurités et d'identifications qui reste donc, pour le moment, principalement institutionnel.

Reste que certains, comme L-1 Identity Solutions, un concurrent américain dans les terminaux biométriques, s'inquiétait en mars concernant le groupe français Safran, du danger que représente le fait de « placer des documents nationaux d'identités dans des mains étrangères ».
Matthieu Dailly
Par Matthieu Dailly

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