Anthropic lance Claude Max, un nouvel abonnement premium calqué sur l'offre la plus chère d'OpenAI. Avec des paliers à 100 et 200 euros par mois, l'entreprise cherche à monétiser ses utilisateurs les plus intensifs et à financer le développement coûteux de ses modèles d'IA.

La compétition sur le marché des chatbots IA s'intensifie, et Anthropic ne compte pas laisser OpenAI occuper seul le terrain du très haut de gamme. Après avoir récemment mis à jour son modèle avec Claude 3.7 et affiné sa stratégie axée sur l'intégration dans des applications tierces, la société soutenue par Amazon dévoile une nouvelle structure tarifaire audacieuse. Cette offre, baptisée Claude Max, cible spécifiquement les professionnels et les power users, un segment déjà activement courtisé par l'abonnement ChatGPT Pro d'OpenAI.

- Upload de fichiers pouvant aller jusqu'à 100 000 tokens (75 000 mots environ)
- Personnalisation avancée
- Conception éthique
Une montée en gamme tarifaire calquée sur la concurrence
Anthropic introduit donc une nouvelle offre payante, Max, qui se décline en deux niveaux distincts. Le premier palier est proposé à 100 euros par mois et permet une utilisation cinq fois supérieure à celle de l'abonnement Claude Pro actuel, qui coûte environ 18 euros par mois. Pour les utilisateurs encore plus exigeants, un second palier à 200 euros mensuels multiplie par vingt les limites d'utilisation par rapport à l'offre Pro. Cette segmentation vise clairement à capter une clientèle professionnelle qui utilise Claude de manière intensive.
Ce positionnement tarifaire place Anthropic en concurrence directe avec l'offre ChatGPT Pro d'OpenAI, également facturée 200 dollars (environ 200 euros) par mois. Cependant, une nuance importante existe : alors qu'OpenAI met en avant un accès illimité à ses modèles les plus performants pour son offre Pro, Anthropic communique sur des limites d'utilisation considérablement augmentées, mais pas explicitement illimitées pour Claude Max. L'offre Pro de base de Claude, pour référence, autorise approximativement 45 messages toutes les cinq heures.
Outre l'augmentation significative des quotas d'utilisation, les abonnés à l'une des formules Max bénéficieront d'un accès prioritaire aux serveurs de Claude pendant les périodes de forte affluence. Ils auront également un accès anticipé aux nouvelles fonctionnalités et aux modèles d'IA les plus récents développés par Anthropic, comme le performant Claude 3.7 Sonnet. L'accès à la future fonctionnalité vocale de Claude, annoncée par l'entreprise, devrait également faire partie des avantages.
Une stratégie de monétisation dans un contexte économique tendu
Selon Scott White, responsable produit chez Anthropic, le lancement de Claude Max répond à une demande exprimée depuis plus d'un an par les utilisateurs professionnels. Ces derniers considéreraient de plus en plus Claude non pas comme un simple outil occasionnel, mais comme un véritable collaborateur au quotidien, notamment dans des domaines comme le développement logiciel, la finance, les médias, le divertissement et le marketing. Les capacités de Claude en matière de raisonnement complexe et de traitement de longs documents (grande fenêtre de contexte) sont particulièrement appréciées.
La course à la puissance de calcul nécessaire à l'entraînement et à l'inférence des modèles pèse lourdement sur les finances. OpenAI en a d'ailleurs fait l'expérience : son offre ChatGPT Pro à 200 dollars s'est révélée déficitaire, les abonnés utilisant les modèles de manière bien plus intensive que prévu initialement, engendrant des coûts de calcul prohibitifs. Anthropic espère sans doute éviter cet écueil et trouver un modèle économique plus durable avec ses paliers Max.
Cette nouvelle segmentation tarifaire n'est peut-être qu'une première étape. Scott White a indiqué qu'Anthropic n'excluait pas de proposer des abonnements encore plus onéreux à l'avenir, en fonction des retours et des besoins des utilisateurs. Cette initiative s'inscrit dans la stratégie globale d'Anthropic qui, bien que maintenant son interface Claude.ai, mise fortement sur la diffusion de ses modèles via des API (interfaces de programmation applicative) pour une intégration dans des outils tiers. L'entreprise doit cependant naviguer les défis liés aux coûts de ses API, parmi les plus élevés du marché, tout en poursuivant son expansion, notamment en Europe.
Source : VentureBeat
04 février 2025 à 13h11