En réponse à une attaque de son site Internet, jeudi 7 août, l'association pour la liberté de la presse Reporter Sans Frontière (RSF) a annoncé avoir piraté une fréquence FM chinoise. RSF a été victime de cette attaque le jour précédent le lancement de sa cybermanifestation, organisée pour contourner l'interdiction de manifester devant l'ambassade de Chine par les autorités françaises, et appelant les internautes à se mobiliser contre la censure Chinoise.
Après avoir fait l'objet d'une attaque en mars 2008 à la suite du lancement d'une cybermanifestation sur le thème de la liberté sur la Toile, le site a donc une nouvelle fois fait l'objet de codes malveillants. « Des hackers ont réussi à s'introduire au sein de l'administration du site de RSF pour mettre un virus à retardement qui peut contaminer les ordinateurs qui s'y connectent. Il s'agit d'un fichier malveillant qui s'introduit dans les ordinateurs de ceux qui consultent le site rsf.org », a expliqué RSF. Ce programme aurait installé un code capable d'intercepter tous les identifiants et mots de passe tapés par l'internaute infecté.
Selon le site zataz.com, l'attaque pourrait provenir de serveurs du gouvernement chinois, si elle n'a pas été émise depuis un ordinateur zombie contrôlé par d'autres machines à distance.
En réaction, Robert Ménard, fondateur et dirigeant de RSF s'en est donc pris aux autorités chinoises: « Arrêtez de brouiller les radios internationales, arrêtez de surveiller Internet avec des dizaines de milliers de cyberpoliciers. Voilà quelques-unes des propositions que nous faisons ».
RSF rappelle que, depuis le 1er janvier 2008, 26 journalistes, blogueurs et cyberdissidents chinois ont été arrêtés ou condamnés à des peines de prison. Selon l'association, près de 40.000 policiers du Net surveillent les publications de 253 millions d'internautes, et plus de 2.700 sites ont été fermés depuis début 2007.