La proposition visant à autoriser le déploiement de scanners corporels aux systèmes de sécurité des aéroports européens dérange. En plénière, jeudi 23 octobre 2008, les eurodéputés ont adopté une résolution (361 voix pour, 16 contre et 181 abstentions) concernant l'impact du dispositif sur la vie privée (l'individu 'scanné' apparait nu). Selon le Parlement européen, une telle méthode reviendrait à exercer « une fouille au corps virtuelle », ce qui aurait « de graves conséquences sur le droit à la vie privée et à la dignité personnelle ». La méthode a été qualifiée de « dégradante » par certains.
Initiateur du projet, l'exécutif européen a proposé le mois dernier que les scanners corporels, d'ores et déjà utilisés par des Etats, dont les Pays-Bas, soient intégrés à la liste des mesures de sécurité autorisées dans les aéroports des 27 Etats membres de l'UE. La Commission affirme qu'elle souhaite encadrer et harmoniser les conditions dans lesquelles le dispositif peut fonctionner. Le Parlement, de son côté, s'inquiète d'un zèle sécuritaire qui se ferait au détriment des droits de l'Hommme. Dans ce contexte, les eurodéputés invitent la Commission européenne à évaluer les risques, à s'adresser aux instances en charge des droits fondamentaux des citoyens et de la protection des données.