Conférence ICT: Viviane Reding mise sur la concurrence et la recherche

Matthieu Dailly
Publié le 25 novembre 2008 à 12h31
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Au diable la crise, les acteurs des TIC s'activent pour encourager l'investissement. Alors que s'ouvre la conférence ICT à Lyon, Viviane Reding, interrogé par Les Echos, a rappelé l'importance de la concurrence et de la recherche pour le dynamisme du secteur européen des télécommunications.

La commissaire, chargée de la société de l'information et des médias, plaide depuis un certain temps pour la mutualisation des organismes de régulations européens. Un pari que les gouvernements pensent impossible tant que les 27 régulateurs ne se sont pas mis autour de la table, regrette-t-elle.

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Viviane Reding s'est expliquée sur ce point: « la régulation doit permettre (...) de favoriser la concurrence. Et, poursuivant sur la fibre, elle a regretté que les nouveaux entrants investissent 35% de leur chiffre d'affaires dans les nouvelles infrastructures contre seulement 12% pour les opérateurs historiques. Il faut du haut débit pour développer les nouveaux services comme l'e-santé, qui va nous permettre de surveiller et de traiter à distance nos générations de séniors », a-t-elle expliqué. Afin d'encourager les investissements dans la fibre, la commission aurait ainsi avancé l'idée d'une « prime de risque ». Les investisseurs pourraient facturer l'accès à leur réseau au dessus de 12% du coût d'origine, pendant cinq ans.
Pourtant, selon elle, « la fibre optique n'ira pas partout ». Elle croit essentiellement au développement de l'Internet mobile à haut débit sans fil et a d'ailleurs félicité la France pour avoir attribué à cette technologie 35% du « dividende numérique » (NDLR: Les fréquences libérées par l'extinction de la TV analogique).

Viviane Reding a finalement abordé la question de la recherche et du capital-risque européen. Alors que l'Europe représenterait environ 33% du marché mondial des télécommunications, la part de marché de ses entreprises dans le secteur ne serait que de 22%. Pourtant, l'Europe représente un marché de presque 500 millions de personnes dans l'e-santé, les systèmes embarqués et les terminaux. Mais, l'investissement public européen reste « trois fois moindres qu'aux États Unis. Quant au capital-risque, il est cinq fois moins important qu'outre-Atlantique ! »

Pour elle, l'absence de standardisation dans le secteur européen des TIC pousse les gouvernements à se tourner vers des technologies étrangères. C'est pourquoi il faut, selon elle, « faire la promotion des partenariats publics privés (PPP), ainsi que faire émerger de grands centres de recherche », en regroupant les 2000 que compte l'Europe. Ces « joint technology initiatives » représenteraient un investissement total de cinq milliards d'euros.

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Un avis d'ailleurs partagé par les éditeurs européens du progiciel - Syntec Informatique, la Chambre professionnelle française des SSII et des Éditeurs de Logiciels, ainsi que huit autres associations européennes : Aetic (Espagne), Agoria (Belgique), Assinform (Italie), Bitkom (Allemagne), ICT Office (Pays-Bas), Intellect (Royaume-Uni), IVSZ (Hongrie) et The Federation of Finnish Technology Industries (Finlande) - qui recommandent, pour leur part, à travers un « Position Paper » rendu fin octobre à la commissaire, de « rechercher et mettre en avant les talents et les ressources humaines (...), d'instaurer un cadre juridique général (...), et d'améliorer le financement des entreprises éditrices de progiciels ». Sur 500.000 postes à pourvoir dans les TIC, près de 75.000 concerneraient le secteur du logiciel.
Matthieu Dailly
Par Matthieu Dailly

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