Après la mutualisation des installations de la fibre optique, ce sont les conditions d'accès aux installations 3G qui posent problème. En attendant d'en savoir plus sur le sort d'une quatrième licence 3G en France, l'Arcep, l'autorité de régulation des télécoms, s'intéresse cette fois à la vitesse du développement des réseaux 3G déployés dans l'Hexagone.
Car si près de 98% de la population française est actuellement couverte en réseaux 2G, les opérateurs mobiles se posent aujourd'hui la question de la somme investie pour les mettre à jour et proposer davantage de services, dont ceux liés à l'internet mobile et demandant des réseaux de haut-débit mobile. Sur ce point, le gouvernement, dans le cadre de la loi LME (Loi de Modernisation de l'Économie), a demandé à l'Arcep de rendre un avis sur « les conditions et la mesure dans lesquelles sera mis en œuvre, en métropole, un partage des installations de réseau de troisième génération de communications électroniques mobiles ».
Partant de ce constat, l'Arcep vient d'ouvrir une consultation publique qui se déroulera jusqu'au 23 janvier 2009 et qui permettra à tous les acteurs du secteur de s'exprimer. Son objectif : profiter des obligations pour les opérateurs mobiles d'améliorer leur couverture 3G pour mutualiser - éventuellement - leurs investissements.
Car en matière de couverture 3G, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Alors que SFR a atteint une couverture de 70% de la population fin 2007, Orange France ne devrait atteindre ce niveau de couverture que d'ici fin 2008. Bouygues Telecom a pour sa part atteint un taux de couverture de 20% de la population fin 2007, après une mise en demeure de l'Arcep. L'opérateur a néanmoins annoncé dernièrement son ambition de couvrir 72% de la population en 3G/3G+ au printemps 2009.
D'ici là, SFR et Orange auront jusqu'au 21 août prochain pour couvrir respectivement 99,3% et 98% de la population française en 3G. Bouygtel devra pour sa part couvrir 75% de la population d'ici décembre 2010. L'Arcep précise au passage que « les opérateurs ont toutes les cartes en main pour atteindre leurs engagements de déploiement », qu'il s'agisse de la réutilisation des fréquences basses 900 MHz pour l'UMTS ou du partage avancé d'installations 3G entre opérateurs, partage qui est au passage déjà possible. Reste à savoir si ces derniers choisiront d'utiliser, de gré ou de force, une telle solution.