Qui aurait cru qu'un courriel puisse avoir de telles conséquences? Lundi 22 décembre, le New York Times publie une lettre attribuée à Bertrand Delanoë. Il y expose son avis sur la candidature de Caroline Kennedy qu'il trouve « pour le moins surprenante et pas vraiment démocratique », tout en poursuivant que « nous les Français ne pouvons qu'y voir une démarche dynastique du déclinant clan Kennedy dans le pays des Droits de l'Homme. (...) Peut-on parler de déclin américain? » Une missive qui, reçut par courrier électronique s'est finalement avérée être un faux.
Publier cette lettre « transgresse à la fois nos standards et nos procédures », explique le journal dans une note mise en ligne le jour même. « Cette lettre, comme beaucoup d'autres aujourd'hui, est arrivée par e-mail. Au Times, c'est la procédure de vérifier l'authenticité de chaque lettre. Dans ce cas précis, notre équipe a envoyé une version à l'émetteur sans pour autant recevoir de réponse. Nous aurions dû alors contacter le bureau de Monsieur Delanoë, pour vérifier qu'il nous avait bien écrit », plaide le Times.
En fait, ce sont les retours de blogs français qui ont alerté la mairie de Paris. Alors que 90% des courriels sont des spams, soit plus de 150 milliards par jour (Marshall, Cisco), ne serait-il pas temps pour les rédactions de prendre toutes les précautions nécessaires lors de la réception de tels courriers? D'autant que celui-ci ne paraissait pas d'une implacable rigueur didactique. Les signatures électroniques et autres verrous, en plus des vérifications et croisements méthodiques des journalistes, pourraient-ils être une solution?