La polémique enfle. Alors que le gouvernement australien réfléchit à la mise en place d'un système empéchant l'accès aux sites illégaux, les associations, internautes, FAI et membres de l'opposition s'inquiètent d'une potentielle atteinte à la vie privée. Mise à part une liste noire des sites, ce programme prévoierait l'essaie d'un système d'inspections systématiques des fichiers échangés.
Ce système, pour lequel des essais préliminaires doivent encore être effectués, bloquerait ainsi l'accès à une liste de sites interdits par les autorités: essentiellement à caractère pédophile, ultra-violents, donnant des conseils pour commettre des délits ou sur l'usage de produits stupéfiants ou encore soutenant le terrorisme. Pourtant, outre le risque de voir la liste (NDLR: non publique) s'élargir à d'autres contenus (un sénateur aurait essayé de faire inclure des sites de jeux d'argent), l'Australian Communications Media Authority (ACMA) avait déjà regretté l'inéfficacité de ce type de filtre (non détection de contenus illicites ou blocage de sites légaux). De plus, les plus précis de ces dispositifs ralentissaient fortement la vitesse de navigation (jusqu'à 86%). Un point que confirment les fournisseurs d'accès.
« Cette liste va être décidée en fonction de ce que les responsables de l'ACMA (Autorité australienne des communications et des médias) jugent approprié. C'est préoccupant, car totalement subjectif », juge Jeremy Hutchinson, de la Coalition pour la liberté digitale, à la tête de la contestation. Le « Grand Pare-feu », comme le surnome ses opposants fait partie d'un programme de cyber-sécurité générale d'environ 60 millions d'euros initié par le ministre des Télécommunications Stephen Conroy. Il doit encore faire l'objet d'un passage devant le parlement.