« Gouverner, c'est prévoir ». Pour la seconde année consécutive, le forum NetExplorateur a réuni près de 300 décideurs économiques, politiques et médiatiques au Sénat à Paris, afin d'analyser et comprendre l'avenir de l'économie numérique.
Les organisateurs ont identifié une centaine de projets à travers le monde et ont demandé au sociologue bernard-cathelat d'en déduire les « 5 tendances de la révolution socio-numérique » en cours.
Première tendance : le « Web2world », un terme décrivant la tendance qu'ont certains internautes, frustrés dans la vie réelle, à se réfugier dans des univers virtuels. Utilisée dans le monde de l'entreprise, le web2world favoriserait la créativité des salariés en les incitant à devenir plus audacieux...
Seconde tendance : « l'activisme 2.0 », capable de prendre le relais d'une certaine démobilisation sociale dans la vie réelle. Observé sur les blogs ou les réseaux sociaux -cette nouvelle forme de citoyenneté, qualifiée de « militantisme en CDD » pour son caractère ponctuel et opportuniste-constituerait une nouvelle forme de contestation à laquelle les entreprises et les Etats ne seraient d'ailleurs pas préparés.
Troisième tendance : le « crowdmash ». Proche de la sagesse des foules (crowdsourcing), cette notion désigne la notation et l'appréciation des informations trouvées sur le web par les internautes et s'inscrirait d'ailleurs dans la continuité du web2world.
Quatrième tendance : le « Freenomics », également proche du concept de « Freemium », constatant la difficile articulation entre le « gratuit » et le « payant » dans les modèles économiques des entreprises. « Fautil accompagner cette tendance qui contredit toute la logique récente du marketing ? » s'interroge le sociologue.
Cinquième et dernière tendance, le « Map, Tag, Track », une tendance à cartographier le monde, à rendre les personnes et les objets communicants et à suivre... leurs déplacements. Des technologies qui réveillent la crainte d'un « Big Brother » orwellien même si leur pratique risque surtout d'être observée... en entreprise.
« Même si ces tendances peuvent donner l'impression d'une opposition entre réel et virtuel, ces deux environnements sont bien évidemment complémentaires » a conclu Bernard Cathelat. Une position relativement consensuelle et qu'incarne sans doute cette conférence des NetExplorateurs...