Le mois dernier, le premier ministre François Fillon a ouvert un appel d'offre pour l'attribution d'un quatrième licence 3G. Trois lots de fréquences 5MHz seront ainsi distribués dont l'un d'entre eux sera automatiquement proposé à un nouvel entrant. Selon l'autorité de régulation des Telecom (ARCEP) : « l'objectif est l'attribution des fréquences avant la fin de l'année 2009 ».
Au début du mois Luc Chatel, le secrétaire d'Etat à l'Industrie, a annoncé que le prix de la licence serait fixé à 206 millions d'euros, soit trois fois moins cher que les fréquences 15 MHz d'Orange, de Bouygues Telecom et de SFR. Selon M. Chatel, l'entrée d'un concurrent permettrait une baisse des prix de l'ordre de 7%.
Le quotidien Libération rapporte qu'à l'Assemblée nationale, les socialistes et communistes se sont fortement opposés à l'attribution de cette licence et plus particulièrement à la candidature de Free. La députée Corinne Erhel, du parti socialiste, a ainsi affirmé que : « les trois opérateurs [ NDRL : SFR, Orange et Bouygues Telecom ] atteignent tout juste l'équilibre économique ». La socialiste s'inquiète aussi « des bienfaits d'une extension de la concurrence » craignant « une course aux prix bas qui aurait des effets néfastes sur l'emploi ».
Les propos de Mme Erhel font échos à ceux des trois opérateurs de l'Hexagone. Ainsi, en novembre dernier, Martin Bouygues, PDG de Bouygues Telecom, affirmait qu'une guerre des prix pourrait « provoquer 10 000 à 30 000 pertes d'emplois chez les opérateurs ». De son côté, Frank Esser, à la tête de SFR, estimait qu'un « quatrième opérateur mobile ne fera pas baisser les prix ».
La députée pointe aussi du doigt le prix de la licence 3G, accusant le gouvernement d'avoir ajuster son coût afin de satisfaire la filiade d'Iliad, Free.fr. Rappelons que lors d'un précédent appel d'offre en 2007, l'Arcep avait refusé la candidature du fournisseur d'accès à Internet en estimant que ce dernier n'avait pas respecté le cahier des charges et que la société pourrait difficilement payer le prix de licence alors de 619 millions d'euros.