Alors que les réseaux de haut-débit mobile comme le WiMax ou la 3G LTE commencent à peine à être disponibles dans certains pays (WiMax déjà lancé aux USA, LTE en fin d'année dans certains pays), Thomas Husson, analyste auprès du cabinet Forrest Research, profite de la conférence « Mobile 2.0 » pour faire le point sur l'impact de la crise économique actuelle vis à vis du marché des services mobiles.
Résultat : si l'on en croit une étude analysant le comportement des mobinautes américains, il apparaît que 70% d'entre eux pensent ne rien changer en matière d'usages de la téléphonie mobile. Cela fait en effet partie de leur quotidien et peu sont ceux qui pensent supprimer leur abonnement de téléphonie mobile, même avec la crise financière actuelle. « Il y aura en revanche sans doute un impact sur le nombre de terminaux écoulés », ce qui pourrait retarder la sortie des réseaux de téléphonie mobile dits de quatrième génération. Ceci s'explique par la volonté des opérateurs et équipementiers d'éviter les investissements lourds et d'éviter également de se confronter à nouveau problème : le taux de renouvellement des mobiles, et donc des technologies 4G qu'ils pourraient embarquer, en baisse.
Concernant le développement de l'internet mobile de manière générale, celui-ci ne semble pas encore très grand public malgré la démocratisation des accès data mobiles en France (Illimythics de SFR, Origami d'Orange, Neo de Bouygues Telecom). 69% des américains n'ont par exemple jamais utilisés l'internet mobile. Ce chiffre se monte à 46% en Europe. De plus, 17% des mobinautes européens n'ont pas la perception de pouvoir aller sur l'internet mobile avec leur téléphone. Au final, 8% des consommateurs surfent quotidiennement sur le web mobile et 15% de manière hebdomadaire. Un chiffre qui montre effectivement que l'internet mobile n'est pas encore très démocratisé.
A noter que selon Forrester, les mobinautes sont de plus en plus nombreux à préférer surfer comme page d'accueil sur le site de Google plutôt que sur un portail opérateur (38% sur Google / 42% sur les portails opérateur). Yahoo, Google, Opera ou même Gallery ne sont utilisés que par moins de 1% des mobinautes en Europe. Enfin 13% des consommateurs d'internet mobile utilisent un moteur de recherche pour du contenu local ou pour une offre de navigation GPS contre à peine 4% pour des sites de réseaux sociaux.
Quels sont les freins au développement de l'internet mobile ? le prix, la vitesse et la taille de l'écran selon une étude de Forrester. D'autant plus que si les opérateurs poussent les offres d'internet mobile (1,4 million de clients Origami chez Orange en France), leur chiffre d'affaires dépend encore aujourd'hui essentiellement de la voix et des SMS. Vodafone a reconnu fin 2008 compter à peine 8% de CA qui ne faisait partie ni d'offres voix, ni d'offres data.