La modélisation numérique des phénomènes thermiques peut-elle sauver la grotte de Lascaux? Découverte en 1940 et inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco, elle est victime depuis 2001 d'une prolifération de microorganismes. Grâce à un simulateur, les scientifiques viennent d'en comprendre les causes, en particulier, que l'air n'y circulerait plus naturellement en raison d'une montée des températures au-dessus de la grotte.
Depuis sa fermeture en 1963, les rares visites d'experts sont limitées à un maximum de 50 heures par semaine, à cause de la chaleur des corps et du CO2 dégagés. D'où l'intérêt d'un simulateur, proposé par le comité scientifique international pluridisciplinaire mandaté par le ministère de la Culture; « l'outil le moins intrusif possible », selon Delphine Lacanette-Puyo, responsable de l'instrument.
Le « Simulateur Lascaux » est basé sur le code de mécanique des fluides numérique, Thétis, développé au laboratoire « Transferts, écoulements, fluides, énergétique » (Trefle), à Bordeaux. Il s'appuie sur une modélisation de la grotte en 3D réalisée grâce à 150 millions de relevés laser effectués en 2005. Il permet même de retrouver les écoulements présents à différentes époques en fonction des températures enregistrées au dessus de la cavité (source Météo France) et à l'intérieur.
Prochainement, les douze degrés de température observés au centième près seront suivis au millième. Le tout grâce à une quarantaine de nouveaux capteurs qui mesureront également la vitesse d'écoulement de l'air. Un équipement couteux, qu'il faudra de toute façon renouveler : le taux d'humidité relative observé à l'intérieur de la grotte étant de 99%.