Lors d'un entretien recueilli par Les Echos, Franck Esser, le patron de SFR a expliqué que la firme allait réinjecter 450 millions d'euros sur trois ans dans le déploiement du très haut débit avant de souligner : « le problème est que nous ne sommes pas à jeu égal avec France Télécom dans les réseaux fixes ». Selon M. Esser, France Telecom ne respecterait pas ses obligations financières. En effet, la firme de Didier Lombard, qui loue son réseau de cuivre aux opérateurs concurrents, a obtenu 2 milliards d'euros, lesquels auraient dû être réinvestis dans l'entretien de ce réseau de cuivre. Selon le PDG de SFR : « les 2 milliards d'euros de marges réglementaires qu'il a retirés de la location de son réseau de cuivre en 2007 ont été utilisés pour investir dans la fibre optique ». Franck Esser exige donc une baisse des tarifs de dégroupage et estime que ce modèle de location entretient davantage la dépendance des autre opérateurs vis-à-vis de France Telecom. « Notre stratégie est de devenir indépendant de France Télécom », explique le patron de SFR, avant d'ajouter : « or, aujourd'hui, SFR est son meilleur client. Nous reversons 1,5 milliard d'euros chaque année à France Télécom ».
Toujours dans le domaine de l'Internet, cette fois c'est au tour de Maxime Lombardini, directeur général d'Iliad de pointer du doigt les pratiques de France Telecom. Le mois dernier, le tribunal de commerce de Paris cassait l'exclusivité de l'offre sportive de la télévision d'Orange. Pour l'opérateur historique les exclusivités telles qu'Orange Sport restaient très importantes « pour rentabiliser l'investissement dans l'innovation ». De son côté, le patron d'Iliad explique aux Echos : « parler d'innovation quand on a copié le triple play et la Freebox avec deux ans de retard et en allant jusqu'à imiter son nom, c'est un comble ! Or, pour ces innovations majeures, Free n'a jamais bénéficié d'exclusivité particulière ». M. Lombardini ajoute que ces exclusivités sont précisément mises en place par France Telecom « pour éliminer ses concurrents ».
A travers les propos de Free et SFR, il apparaît donc que France Telecom entend bien conserver son monopole sur le marché du très haut débit et les services proposés au Internautes. Selon une étude de l'Idate, publiée au mois de février, 4,4 millions de foyers français seraient équipés en fibre optique.