En attendant le début du « grenelle de la téléphonie mobile » qui se tiendra à partir du 23 avril prochain pour discuter de l'impact éventuel sur la santé des ondes électromagnétiques, l'Union européenne et les scientifiques ont profité de ces derniers jours pour partager leur avis sur la question dans les médias.
Et alors que les opérateurs mobiles sont condamnés à tour de rôle à démonter leurs antennes-relais, principe de précaution oblige, il s'avère que ce choix est plus que judicieux. Jeudi dernier, le Parlement européen a ainsi adopté (559 voix pour, 22 contres) un rapport de la députée Frédérique Ries sur les effets pour la santé des champs électromagnétiques. Son objectif ? limiter dans l'ensemble de l'Europe les champs électriques, le seuil conseillé devant être désormais proche des 3 volts par mètre, une valeur déjà appliquée dans neuf pays membres, dont la Grèce, la Pologne ou encore la Belgique. Les autres pays de l'Union ont une limite actuelle de 40 volts par mètre.
Ce rapport vise également à publier une carte montrant l'exposition à des lignes de haute tension, à des pylônes de télécommunication ou à des antennes de téléphone. Et sans même attendre la publication des résultats scientifiques, le rapport préconise l'implantation des antennes-relais à une distance supérieure - à définir - des écoles et des établissements de santé.
Sur ce dernier point, une étude menée dans le Doubs, entre décembre 2005 et septembre 2006, par le chercheur Jean-François Viel, le CNRS et l'université de Besançon, a montré que contrairement aux idées reçues, il ne suffit pas d'être proche d'une antenne-relais pour être soumis aux plus fortes ondes des antennes-relais GSM. Selon cette dernière, l'exposition aux ondes est maximale à près de 280 mètres de l'antenne-relais en zone urbaine et environ 1 km en zone périurbaine. Et dans tous les cas, le champs électrique est resté sous les 1,5 volt par mètre.
Enfin, selon quatre scientifiques spécialistes du sujet cités par Lexpress, les champs électromagnétiques des antennes, du WiFi ou des mobiles peut « être à l'origine d'un problème de santé publique majeur ». Selon ces derniers, il existe « un nombre croissant de malades devenus intolérants aux champs électromagnétiques » et « on ne peut exclure chez eux l'évolution vers une maladie dégénérative du système nerveux, voire certains cancers ».