Développé depuis 2005, OpenVibe est pensé comme une « interface » entre le cerveau et l'ordinateur. Une plateforme logicielle, développée en C++, associée à une série de capteurs placés sur la tête du sujet, capable de saisir les signaux émis par le cortex moteur du cerveau et d'en dégager une série de commandes informatiques. Avec OpenVibe, il devient donc possible de piloter un vaisseau spatial, de jouer au handball ou tout simplement d'écrire.
Les interfaces homme-machine (IHM) seront-elles supplantées par les interfaces cerveau-ordinateur (ICO) ? Rien n'est moins sûr, et le couple clavier souris a encore de belles heures devant lui. En revanche, certains domaines pourrait rapidement profiter des avancées induites par OpenVibe, à commencer par le jeu vidéo bien sûr (on se souviendra du Neural Impulse Actuator d'OCZ), mais aussi le domaine médical, en facilitant la communication avec les patients.
Exemple est donné avec le programme « P300 Speller », au sein duquel des lignes et des colonnes de lettres sont successivement surlignées sur l'écran. « Il est alors demandé à l'utilisateur de focaliser son attention sur une lettre à épeler. Lorsque la ligne ou la colonne contient la lettre choisie, une réponse cérébrale particulière est générée. Cette réponse est déclenchée quand l'individu a détecté un stimulus attendu qui apparaît de manière imprévisible. Elle est connue des chercheurs sous le nom de P300, car il s'agit d'une onde positive qui survient environ 300 ms après la stimulation. Grâce à cette réponse, on peut donc savoir sur quelle lettre la personne focalisait son attention. », expliquent Anatole Lécuyer et Christian Blonz, de l'Inria.
Compatible avec la majorité des équipements électroencéphalographiques, OpenVibe offre par ailleurs la possibilité de visionner, en deux ou trois dimensions, l'activité du cerveau et dispose d'un éditeur de scénarios censé faciliter la mise au point d'applications compatibles. Une interface graphique est proposée, mais les plus chevronnés pourront développer leur propre code. Enfin, les sources du logiciel sont accessibles (licence LGPL-v2+ pour la majeure partie du code).