Nouveau rebondissement dans le déploiement de la fibre optique. Quelques jours après le soutien de l'Arcep à l'approche multifibres recommandée par Free, le groupe France Telecom, jusqu'à présent partisan du déploiement vertical d'une seule fibre mutualisée, a décidé de geler ses investissements dans la fibre optique.
La décision s'expliquerait tout d'abord pour des raisons techniques. "Aucun opérateur dans le monde n'a développé de réseau multifibres et notre groupe ne dispose pas du savoir faire pour un tel déploiement" indique un représentant de l'opérateur.
Mais la principale raison de ce gel serait avant tout économique. Aux 5% avancés par l'Arcep, France telecom estime que le surcoût serait plutôt de l'ordre de 40%. "Le multifibres est une aberration économique et nous ne souhaitons pas entraîner nos actionnaires dans une aventure qui ne serait pas économiquement réaliste" affirme le représentant de l'opérateur.
Une position qui devait en tout cas se traduire par la suppression de nombreux postes parmi les sociétés chargées de réaliser le déploiement vertical de la fibre optique. "Cette décision entraîne pour nos entreprises de sous-traitance l'équivalent de 500 emplois supprimés sur le territoire national du jour au lendemain. De nombreux sous-traitants sont menacés de cessation d'activité d'ici la fin de l'année et engagent déjà des procédures de licenciements économiques." s'est inquiétée lundi l'Acnet, le syndicat professionnel des entreprises de Télécommunications.
Chantage à l'emploi ou réel problème technico-économique ? Toujours est-il que ce nouveau rebondissement pourrait encore retarder de quelques mois voire de quelques années le déploiement du FTTH en France. Un "très haut débit" qui prend décidément tout son temps.