La firme AOL peut-elle faire un bond en arrière de quinze ans et retrouver son dynamisme d'époque ? C'est en tout cas ce que pense Tim Armstrong, ex-employé de Google et placé à la tête du groupe au mois d'avril dernier. En effet, AOL est en passe de redevenir une société indépendante depuis sa scission avec le groupe Time Warner et pour se rajeunir, le réseau devrait limiter les placements publicitaires. Aujourd'hui AOL enregistre une perte des bénéfices liés au marché publicitaire (-23% au cours du dernier trimestre).
Pour Armstrong, il faudrait également changer l'esprit global et la culture d'AOL, un discours qui n'est pas sans rappeler celui de Carol Bartz qui tente de réveiller l'équipe de Yahoo! depuis son arrivée à la tête du groupe au mois de décembre 2008. « Je pense que le retour d'AOL sur une meilleure position en tant que leader Internet dépendra complètement du travail que nous effectuons ici », explique Tim Armstrong, en soulignant que le retrait de certaines publicités était une manière de se recentrer sur l'utilisateur plutôt que sur la recherche de profits. « Nous avons une longue route devant nous et parfois il faut savoir faire des concessions à court terme pour générer des bénéfices à long terme », ajoute Jeff Levick, à la tête du département publicitaire d'AOL et également ancien employé de Google.
AOL et Yahoo! ont aussi changé de stratégie en coupant court à leur modèle de portail Internet fermé et en accueillant directement sur leur réseau des services web externes, une manière aussi de satisfaire davantage le consommateur tout en les retenant un peu plus longtemps sur leurs sites Internet. Alors AOL saura-t-il se redynamiser ? Pour certains, il s'agit d'un pari risqué : le groupe compte tout de même 7000 employés à travers le monde. Notons cependant que la gestion de la masse salariale n'empêche pas pour autant Google de continuer à innover sur le secteur de l'Internet.