Après vous avoir abreuvé depuis des semaines d'articles parfois lourds à digérer, voici donc pour alléger le menu estival un petit florilège de drôles d'objets typiquement japonais sortis très récemment.
Tout d'abord, puisque c'est de saison, le « hanabi daikai » familial.
Peu importe que le ciel soit nuageux, orageux, pluvieux, qui veut en voir de toutes les couleurs peut s'offrir le projecteur spécial de feux d'artifice imaginé par Sega Toys. Il s'agit d'un engin électrique domestique, muni de six objectifs dirigeables sur lesquels sont positionnés des motifs de feux d'artifice dont l'enchaînement est programmé. Il existe 4 modes de base qui se distinguent par le nombre de « tirs » au plafond par minute. Le bruit accompagne le tout et l'on peut créer des bouquets originaux spécialement pour les anniversaires des enfants, un mariage ou autre festivité familiale. Ne croyez pas que cet appareil, qui n'est pas extraordinaire (tant s'en faut), soit réservé aux enfants : il est au contraire, aux dires de son fabricant Sega Toys, conçu pour les adultes de 20-35 ans qui sont justement des fanatiques des feux d'artifices (surtout parce qu'ils y vont en amoureux, se bâfrent et boivent jusqu'à plus soif).
Pour cet « uchiage hanabi » (feu d'artifice de maison avec un jeu de mots), Sega Toys vise un volume de vente de 50 000 unités par an. Prix unitaire, environ 115 euros. Le spécialiste de ce genre de jouets pour adultes a toutes les chances de toucher sa cible puisque cette dernière s'est déjà laissée massivement séduire par un autre produit du même acabit, un mini-planetarium, Homestar, dont les versions améliorées se succèdent. Les dernières en date s'appellent "Homestar Pro 2e édition", qui présente 60 000 objets célestes, dont les étoiles filantes, et "Homestar resort", une version étanche pour le bain qui crée un plafond étoilé et colore le fond de la baignoire, la remplissant de plantes et poissons virtuels. Ce dernier produit, vendu une cinquantaine d'euros, s'adresse aux filles de plus de 15 ans, les Japonaises adorant, comme toutes les minettes, buller. Quant à la nouvelle mouture haut de gamme Homestar Pro 2e édition, elle est proposée au prix de 190 euros environ avec un objectif de ventes de 30 000 exemplaires par an.
Encore pour la salle de bain et toujours chez Sega Toys, on trouve également le "orugoru supa" (orgel spa), une boîte à musique étanche à plonger dans la baignoire et qui est censée accompagner des exercices de relaxation. Pour crédibiliser l'engin, Sega Toys précise qu'il a été développé avec le spécialiste des boîtes à musique, Sankyo. Prix : environ 15 euros.
Dans la série, relaxation, il paraît, s'il l'on en croît un des principaux concurrents nippons de Sega Toys, en l'occurrence Takara Tomy, que les filles, « qui mènent de front travail et vie amoureuse, deux tâches exigeant de la persévérance », trouvent auprès des animaux domestiques un moyen d'éliminer leurs angoisses. De fait, on compte désormais plus dans l'archipel de foyers élevant un chien ou un chat que de maisonnées avec enfants. Reste que les bêtes ne sont pas bien vues partout. Nombre de propriétaires d'appartements interdisent la possession d'un animal de compagnie. Alors, à défaut, on éduque des substituts électroniques et des robots.
Par exemple le tout nouveau « Yume neko » (chat de rêve) toujours signé Sega Toys. Ne vous attendez-pas à un chat surdoué, il s'agit d'une peluche un peu moins muette et immobile que d'autres, sans plus. Prix : une soixantaine d'euros. Les filles vont l'acheter, à n'en point douter. Surtout que Sega Toys ne se prive pas d'affirmer, cautions scientifiques à l'appui, que ces bêtes ont des vertus neurologiques bénéfiques. Une version canine plus élaborée, qui comprend quelques termes anglais, existe également. Derniers arguments : ces animaux sont également recommandés aux allergiques aux vrais poils. Depuis que les premiers représentants de cette lignée animale sont nés en 2002, Sega Toys en a vendus 1,2 million d'exemplaires.
Autre variante pour un public un peu différent, le chat-robot Doraemon, personnage-vedette d'un manga qui n'en finit pas d'être décliné en objets pour enfants et adultes nostalgiques. Doraemon, avec sa poche ventrale bourrée d'ustensiles magique, est réconfortant. Dans le manga, il vient sans cesse aider un pauvre gamin brimé. Le robot Doraemon en question, conçu par Bandai, qui sera en vente le 3 septembre au prix de 260 euros, est aussi censé savoir communiquer naturellement avec une personne, grâce à ses 7 capteurs lui permettant de détecter la présence d'un humain, de mesurer la distance qui l'en sépare, de suivre ses mouvements ou encore de l'entendre. Les yeux dudit Doraemon sont faits d'encre électronique, de sorte qu'ils s'animent. Cible : les garçons et filles d'une trentaine d'années.
Pour ceux qui ne veulent pas s'encombrer de grosses bêtes fussent-elles fausses, il existe aussi des versions mini, dont celles signées Takara Tomy et baptisées « Micro Pet I ». L'argumentaire est le même et la cible guère différente : les enfants et les filles de 20 à 30 ans. Cette série de 9 bestioles de 6 cm de haut sont faites pour coexister. Elles sont notamment capables de marcher en file indienne, qui plus est en suivant le chemin montré par une main. Elles savent aussi avancer de façon autonome en évitant les obstacles ou encore chanter et s'échanger les rengaines qu'elles ont chacune dans leur petite mémoire-bedaine. Prix unitaire : environ 13 euros.
Autre variante, les « Yuruppi », chiot, chaton, oiselet, qui sont paraît-il dans l'ordre décroissant les compagnons préférés des Japonais amis des bêtes. L'une de ces trois figures animales apparaît sur l'écran et s'y agite. En la caressant, la bestiole réagit, ce qui est soi-disant non seulement amusant mais aussi décontractant. Une quinzaine de divertissements sont programmés qui sont conçus pour restituer les mêmes sensations que si l'on jouait avec un vrai animal. Prix unitaire, environ 15 euros. Les filles, c'est encore pour vous.
Pour ceux qui ont quand même du mal à juger crédible qu'on puisse substituer un engin électronique à un vrai être vivant, hélas difficile à appréhender, il existe un appareil qui humanise les chiens pour les rendre plus faciles à comprendre, en traduisant leurs cris, soupirs et pleurs : le bowlingual de Takara Tomy. Une première version de cet objet à pendre au cou de toutou a été commercialisée avec un certain succès en 2002, qui s'est écoulée à 300 000 unités. Arrivera prochainement en rayon une nouvelle mouture, plus performante, puisqu'elle ne se contente pas d'afficher sur un écran la transcription littérale des expressions canines, mais les prononce. Evidemment, entre-temps, les technologies de captation, reconnaissance et analyse ont été perfectionnées, avec un institut de recherches audio et des spécialistes de la psychologie des chiens. Prix : 150 euros environ. Comme la population de chiens atteint au Japon 10 millions de têtes et qu'aucun ne parle la langue japonaise, le marché potentiel est loin d'être négligeable.
Et ceux qui n'aiment pas les bêtes et n'ont personne à qui se confier, alors ? Eh bien, qu'ils parlent aux plantes, voyons. Sega Toys a aussi pensé à eux, avec les « Hanappa », des fleurs en pot de plastique qui écoutent attentivement les maux exprimés et réagissent en conséquence. C'est là encore un universitaire, expert des remèdes aux bobos à l'âme, qui a apporté sa caution à ces plantes intelligentes en les codéveloppant avec Sega Toys. Ces fleurs et feuilles sont en biométal, un matériau qui réagit subtilement à un courant électrique pour se déformer tel des muscles, ce qui donne à ces plantes une attitude vivante naturelle, dixit les concepteurs. À qui s'adressent ces végétaux anthropomorphes ? Eh bien à tout le monde : les salariés stressés, les mères de famille abandonnées, les filles esseulées déprimées, les vieillards oubliés ou les étudiants angoissés. Prix : entre 35 et 40 euros, objectif de vente, 50 000 par an.
A mi-chemin entre l'animal et la plante, signalons aussi la sortie des nouveaux « Nohohonzoku » de Takara Tomy, les cadets (plus petits) de cette famille de têtes remuantes alimentées par un panneau solaire et qu'on ne se lasse pas de regarder, ce qui hypnotise.
Pour finir et pour ceux qui jugent que la science en elle-même est un divertissement, voici les « kits d'expériences professionnelles » pour adultes, des outils pour prendre des empreintes digitales, mesurer l'acidité d'une substance (pH), faire des analyses sanguines ou encore passer tout au microscope. Ces kits sont proposés par Takara Tomy au prix unitaire de 20 euros, ce qui en dit long sur leur portée scientifique.