Afin de satisfaire les demandes de la Commission européenne, Microsoft a décidé d'implémenter au sein de son prochain système d'exploitation Windows 7 un assistant permettant à l'utilisateur de choisir le navigateur qu'il souhaite télécharger. Cette initiative fait suite à une plainte déposée par l'éditeur norvégien Opera Software, laquelle est soutenue par la fondation Mozilla et Google. Ces derniers estiment ainsi que l'intégration du logiciel directement au sein du système est une menace pour la concurrence et un abus de position dominante.
Cet assistant de téléchargement ne semble cependant pas satisfaire Mitchell Baker, présidente de la fondation Mozilla, et Harvey Anderson, vice-président et conseiller général. C'est ainsi que Mitchell Baker explique qu'Internet Explorer « est toujours présent, souvent bien mis en avant au sein de l'interface utilisateur ». Elle ajoute également qu'un raccourci initialement créé avec le navigateur de Microsoft sur le bureau restera inchangé, c'est-à-dire qu'il conservera le logo d'Internet Explorer, même si un autre navigateur par défaut a été sélectionné par la suite. Pour la présidente de la fondation Mozilla, avec tous ces petits détails il est difficile de prédire si cet assistant de téléchargement portera véritablement ses fruits ou, au contraire, s'il nuira davantage aux logiciels concurrents.
Pour Harvey Anderson, l'assistant proposé par Microsoft n'est pas suffisant dans la mesure où ce dernier ne présente que des liens de téléchargement. M. Anderson souhaiterait en effet que l'installation du logiciel tier soit également automatisée. Selon Mozilla, seuls 55% des utilisateurs ayant cliqué sur un lien de téléchargement de Firefox procéderait à son installation. Anderson aurait d'ailleurs contacté la Commission Européenne à ce sujet afin de forcer Microsoft à modifier son assistant. Il soulève également d'autres points, notamment le fait que la suite bureautique Microsoft Office est toujours très liée à Internet Explorer ou encore que l'utilisateur doit télécharger les navigateurs tiers alors qu'Internet Explorer reste toujours pré-installé au sein du système d'exploitation.
Reste à savoir si les autorités européennes prendront en compte les requêtes de la fondation Mozilla avant de rendre leur verdict. Quoiqu'il en soit, l'éditeur de Firefox entend bien s'assurer qu'Internet Explorer n'obtienne aucun traitement de faveur.