Au mois de juin l'éditeur norvégien Opera Software avait déposé une plainte auprès de la Commission Européenne en pointant du doigt un abus de position dominante suite à l'intégration du navigateur Internet Explorer directement au sein du système Windows. Dans sa démarche, Opera fut notamment soutenu par Google et . Afin d'éviter toute sanction de la part de Bruxelles, Microsoft prit les devants en proposant un assistant d'installation permettant à l'utilisateur de sélectionner le navigateur de son choix
Si l'on aurait pu penser que cette décision aurait satisfait les acteurs du marché, de nouveaux rebondissements sont survenus. En effet, la suggestion formulée par Microsoft au mois de juillet ne plaît par à tout le monde, à commencer par le groupe ECIS (European Committee for Interoperable Systems) qui inclut notamment Opera Software. Selon ces derniers, plutôt que d'aider l'utilisateur, l'écran d'accueil apporterait davantage de confusion ; une idée également partagée par Mozilla. Au mois d'août John Lilly, PDG de Mozilla, déclarait ainsi : « que Microsoft et la commission décident ou non de réviser cette proposition, j'espère en tout cas que Microsoft prendra nos demandes à coeur (...) il s'agit de déterminer ce qui est le meilleur pour l'utilisateur, donc on espère que Microsoft prendra cela en considération ».
Thomas Vinje, avocat et porte-parole du groupe ECIS explique au Wall Street Journal que choisir un autre navigateur « demande à l'utilisateur de confirmer et de répondre à des avertissements menaçants et toutes sortes de questions » avant d'ajouter : « Microsoft s'est empressé de répondre à la demande de la Commission Européenne suggérant un assistant d'installation mais l'a fait de manière totalement inefficace ». Microsoft souhaitait proposer cet écran via une mise à jour pour Windows 7 le jour de sa sortie (le 22 octobre), puis aux utilisateurs de Windows XP/Vista quelques mois plus tard.
Ce revirement de situation pourrait ralentir l'étude du dossier. En effet, le 22 septembre dernier, Neelie Kroes, à la tête du département des affaires antitrust de la Commission espérait « clore ce dossier ». Reste à savoir si le groupe ECIS saura influencer la décision finale de la Commission.