Didier Lombard serait-il dépassé par « la mode du suicide » ? Président du groupe France Telecom, l'homme pourrait faire les frais de la vague dépressive qui frappe l'entreprise depuis 18 mois. Au lendemain d'un 24ème suicide d'un salarié de l'opérateur historique, les passions se déchaînent.
Outre la critique du mode de gestion des ressources humaines du groupe, la présidence actuelle est remise en cause par de nombreux salariés, leurs représentants ainsi que des parlementaires et élus de gauche.
« Je ne dis pas que la situation relève de sa responsabilité personnelle mais, à un moment donné, il faut aussi prendre sur soi, au sein d'une société dont l'organisation est telle que les syndicats disent qu'il est devenu insupportable d'y travailler », a déclaré dans les colonnes de Libération Benoît Hamon, porte-parole du parti socialiste. Dans ce contexte, les députés de gauche réclament le départ de Didier Lombard et la révision du management du groupe à la marque Orange. L'UMP, par la voix de Jean-François Copé, estime pour sa part que « ce n'est pas en coupant une tête, que l'on règlera le problème d'une entreprise. » Réclamée à gauche, la mise en place d'une mission parlementaire sur la santé au travail est évoquée par certains membres de la majorité.
Dans un article publié mardi 29 septembre, The New York Times observe : « malgré une forte protection, les travailleurs (en France) jugent leur situation profondément précaire, nombreux se plaignent d'être poussés au-delà de leurs limites au rythme des fluctuations économiques. » Enfin, malgré cette fameuse protection sociale qui fait défaut aux Etats-Unis, la France est un des pays industrialisés, avec le Japon et la Belgique, où le taux de suicide est le plus élevé. Il était de 26,4 hommes (17,7 aux US) sur 100.000 et de 9,2 femmes (4,5 outre-Atlantique) sur 100.000 en 2005, d'après les chiffres communiqués par l'Organisation mondiale de la santé.
Douce France ?