Au lendemain de la publication de nouvelles mesures destinées à mettre un terme à la vague de suicides qui frappe le groupe France Telecom depuis 18 mois, Didier Lombard s'entretient avec Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi.
A l'heure où l'opposition réclame sa démission, le président directeur général de l'opérateur historique français a deux options :
La première consiste à convaincre Bercy de la pertinence des moyens engagés pour clore la série noire, 24 tentatives et suicides de collaborateurs depuis février 2008. La seconde, réclamée par des parlementaires de gauche et salariés du groupe à la marque Orange, est de passer la main pour engager la révision en profondeur du management des ressources humaines. A l'heure actuelle, cette gestion est au mieux maladroite, au pire catastrophique.
Bercy, de son côté, a rappelé que « l'Etat est actionnaire » de France Telecom. En effet, l'Etat détient 26,97% du capital et 26,98% des droits de vote du groupe. Aucun autre actionnaire détient plus de 5% du capital ou des droits de vote à ce jour. L'Etat français a, par conséquent, l'obligation d'éclaircir ce dossier. Rien n'est simple avec un mastodonte des communications fixes, mobiles et internet englué dans ses contradictions, telle la réalisation de performances commerciales et financières par des équipes composées à la fois de fonctionnaires et de contractuels.
Chistine Lagarde a averti : « nous voulons savoir si (Didier Lombard) aura la détermination et la force de mettre en oeuvre ce qui doit l'être ». Hier avant 19h30, le patron de France Telecom et son équipe ont diffusé une brochette de mesures censées redonner du baume au coeur des salariés et de leurs représentants syndicaux. L'opérateur va suspendre les mobilités au moins jusqu'au 31 octobre, nommer un « médiateur des mobilités » et faire appel à un « expert indépendant » à propos de l'éventuelle « qualification des suicides de fonctionnaires en accident de service ».
La ministre de l'économie a finalement opté pour un renforcement de ces mesures, à savoir : l'intensification du dispositif mis en place pour prévenir tout nouveau suicide (accueil téléphonique et psychologues à la disposition des salariés et de leurs proches) ; lancement ce jour des « Assises de la refondation de France Telecom » et, enfin, « l'accompagnement psychologique et matériel des familles touchées par les drames de ces derniers mois. »
Didier Lombard conserve sa place... pour le moment.